➊➋ Injection du matériel nucléaire. ➌➍ Schizogonie. ➎ Sporogonie.
Les microsporidies sont des eucaryotes dépourvus de mitochondries. Des études récentes les placent dans le règne des champignons. Il en existe plus de mille espèces, parasitant de nombreux hôtes vertébrés et invertébrés. Seules quelques espèces sont parasites de l’Homme. Les principales sont : Enterocytozoon bieneusi, Encephalitozoon intestinalis et Encephalitozoon hellem. D’autres espèces sont observées de façon beaucoup plus exceptionnelle.
Enterocytozoon bieneusi a été décrit pour la première fois en 1985 chez un patient infecté par le VIH ; ce parasite se développe exclusivement au niveau de l’intestin grêle et de l’épithélium des voies biliaires. Il s’agit de l’espèce le plus fréquemment rencontrée chez l’Homme.
Encephalitozoon intestinalis est également un parasite des entérocytes mais il est capable d’infecter d’autres muqueuses, notamment de l’arbre urinaire ou des voies aériennes supérieures.
Le parasite se multiplie dans les cellules entérocytaires avec une phase mérogonique (multiplication asexuée) puis une phase sporogonique conduisant à la formation de spores, dont la taille est comprise entre 1 μm et 3 μm suivant les espèces (figure 3.8). Les spores infectent de nouvelles cellules par un mécanisme très original, consistant à « injecter » le matériel nucléaire qu’elles contiennent à travers un filament (le filament polaire). Une fois à l’intérieur de la cellule, la multiplication parasitaire conduit à une invasion progressive de son cytoplasme puis à la formation de nouvelles spores. Celles-ci sont éliminées avec les selles ou les urines suivant les espèces et disséminées dans le milieu extérieur.
La contamination s’effectue très probablement par voie digestive à la suite de l’ingestion de spores contenues dans l’eau ou les aliments. Une contamination interhumaine directe est également probable. Pour E. bieneusi, l’Homme est le principal hôte définitif, mais ce parasite a aussi été retrouvé chez des animaux domestiques ou sauvages — de nombreux génotypes avec des spécificités d’hôtes variables sont maintenant décrits dans la littérature.
La répartition géographique des microsporidioses est mal connue. Ces parasitoses cosmopolites touchent principalement les patients infectés par le VIH dont le taux de CD4 est très bas (inférieur à 50/mm3). Toutefois, depuis quelques années, on observe une forte diminution du nombre de cas de microsporidiose chez les patients infectés par le VIH grâce à la restauration immunitaire induite par les traitements antirétroviraux.
Des cas de microsporidioses sévères sont désormais observés chez d’autres patients immunodéprimés : allogreffés de cellules souches hématopoïétiques, transplantés d’organe (reins).