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Traitement
Toute bilharziose évolutive doit être traitée afin d’éviter le risque de complications. Le traitement ne doit pas être commencé en phase d’invasion car il peut aggraver la symptomatologie.
Le praziquantel (Biltricide®) est efficace sur toutes les schistosomes adultes. Il doit être prescrit à la dose de 40 mg/kg per os en 1 à 2 prises mais en un seul jour, soit 4 comprimés de 600 mg chez l’adulte, dans les bilharzioses uro-génitale et intestinale et à 60 mg/kg dans les bilharzioses artério-veineuses. Un traitement chirurgical peut être proposé si le traitement médical n’a pas fait régresser les lésions.
Ces médicaments sont bien tolérés, les seuls incidents notés sont des vertiges, des céphalées et des douleurs abdominales. Il faut se méfier de quelques phénomènes d’ordre immunopathologique attribués à une lyse parasitaire. Cela est parfois observé dans les formes aiguës en phase de primo-infection et qui s’aggravent du fait du traitement (encéphalite, asthme, péricardite,…) justifiant une posologie progressive et une corticothérapie associée.
En cas de complication, un traitement chirurgical peut être proposé : exérèse d’un calcul vésical ou urétéral, électrocoagulation de lésions prolifératives, chirurgie sur sténose urétérale, dysectasie du col, ligature des varices oesophagiennes, anastomose porto-cave, néphrectomie, voire splénectomie en cas d’hypersplénisme…
La surveillance post-thérapeutique associe une série de contrôles à 2 mois, 6 mois et un an. La guérison d'une bilharziose ne peut être affirmée qu'après interprétation des résultats des examens des urines ou des selles, de la numération formule sanguine, et des réactions séro-immunologiques.
Après traitement, les œufs morts peuvent être éliminés pendant plusieurs mois, un test d’éclosion des miracidiums permettra alors de les différencier des œufs vivants.
De plus, le traitement provoque une décharge antigénique provenant de la lyse des vers. Il en résulte une élévation du taux des éosinophiles et des anticorps antibilharziens dans les 2 à 3 mois. Ensuite, on assiste à une régression puis une normalisation de l'éosinophilie et une négativation des réactions séro-immunologiques en 10 à 12 mois.
Bien entendu, les œufs doivent être morts ou avoir disparu des urines ou des selles et les signes cliniques doivent s'amender (tableau III).
La persistance d'une hématurie, la remontée de l'éosinophilie, la positivité des examens parasitologiques au-delà de 3 mois nécessitent la reprise du traitement.
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