1 . 1  -  Schistosoma haematobium


Il s’agit de l’agent de la bilharziose uro-génitale. Chez l’homme, les vers adultes manifestent un tropisme électif pour les plexus veineux périvésicaux et périrectaux. La femelle pond ses œufs à éperon terminal, en paquet, dans les parois rectales et vésicales : certains œufs sont éliminés à l’extérieur essentiellement par les urines, mais beaucoup restent dans les tissus avoisinants (granulomes) où sont parfois embolisés à distance.           
           
La longévité de S. haematobium est de plus de 10 ans et l’homme est le seul réservoir du parasite.      
Les hôtes intermédiaires sont des mollusques appartenant le plus souvent aux genres Bulinus et Physopsis.               

Figure 1 : Bulinus sp

Les bulins ont une distribution géographique large, ils habitent les eaux douces et sont capables de vivre dans un milieu sec. Ils sont herbivores et ovipares. Ils effectuent leur ponte sur des pierres, sur des végétaux et sur les coquilles de leurs congénères. Ces mollusques pulmonés à coquille globuleuse et à ouverture senestre ont la possibilité, lorsque le gîte s’assèche, de s’enfoncer dans la boue humide et d’y rester en diapause jusqu’à la prochaine saison des pluies. Ce qui explique la présence de ceux-ci et de la bilharziose uro-génitale dans les régions à longue saison sèche. Plusieurs espèces peuvent être hôte intermédiaire. La plus fréquente est B. truncatus. Les Physopsis habitent les eaux douces comme les bulins. Les espèces qui nous intéressent sont réparties dans presque toute l’Afrique orientale et dans le bassin du Congo. 

La bilharziose à S. haematobium sévit dans toute l’Afrique, à Madagascar (côte ouest), à l’Ile Maurice. Il existe quelques foyers sur le pourtour du Bassin Méditerranéen (Maghreb) et dans le Proche Orient. L’Amérique est indemne.

Figure 2 : Répartition géographique de la bilharziose uro-génitale

1 . 2  -  Schistosoma mansoni


C’est l’agent de la bilharziose intestinale et parfois hépato-splénique.

Les schistosomes adultes vivent dans les plexus veineux mésentériques inférieurs. La ponte a donc surtout lieu dans la paroi intestinale, mais souvent les œufs à éperon latéral s’embolisent dans le foie ou la rate.

Cette espèce, de même taille que la précédente, n’en diffère que par quelques caractères impossibles à voir à l’œil nu. Le mâle possède 8 testicules au lieu de 4 ou 5 et les branches intestinales, en se soudant, donnent un coecum unique plus long que dans l’espèce précédente.

Leur longévité est de plus de 10 ans (34 ans chez un malade). L’homme est le principal réservoir du parasite, mais non le seul ; une trentaine d’espèces animales (rongeurs) ont été trouvées spontanément infestées. Les hôtes intermédiaires sont des planorbes, appartenant à divers genres et espèces.

Figure 3 : Planorbe sp

Les planorbes, mollusques pulmonés, discoïdes, aplatis et sans opercule, vivent dans les marais, les étangs, les ruisseaux et les rivières. Ils aiment les eaux calmes pures ou impures et habitent au milieu des plantes aquatiques dont ils se nourrissent. Ce sont des espèces ovipares qui fixent leurs œufs aux végétaux aquatiques ou aux cailloux. Les planorbes sont très répandus dans toutes les eaux douces du globe, sauf dans les contrées subpolaires : Biomphalaria alexandrina en Egypte, B. pfefferi en Afrique ; B. glabrata aux Antilles et au Vénézuela ; Tropicorbis centrimetralis au Brésil.

La bilharziose à S. mansoni est la plus répandue dans le monde. Son extension est très importante en Afrique tropicale. On la retrouve sur la côte Est de Madagascar. C’est la seule bilharziose américaine. Elle touche les Antilles et l’Amérique du Sud où elle fut importée. Elle respecte l’Asie sauf la péninsule arabique.

Figure 4 : Répartition géographique de la bilharziose intestinale à Schistosoma mansoni
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