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Généralités biologiques
Le cycle évolutif des six espèces est identique dans ses grandes lignes, nécessitant l’intervention obligatoire d’un hôte intermédiaire, mollusque d’eau douce.
Les femelles, localisées selon l’espèce dans les fines ramifications veineuses de l’intestin ou de la vessie, pondent leurs œufs qui, par effraction, tombent dans la cavité de l’organe et sont éliminés par les selles (S. mansoni, S. japonicum, S. mekongi, S. interculatum, S. guineensis) ou par les urines (S. haematobium). Si les œufs sont stoppés dans leur progression par les défenses de l’organisme (bilharziome) ou s’ils sont pondus dans des organes pleins (foie, poumon,…), il n’y a pas d’évolution et on retrouve les œufs calcifiés en coupe histologique.
Si, par contre, les œufs sont rejetés dans le milieu extérieur et si les conditions sont favorables (pH voisin de la neutralité et température comprise entre 18°C et 33°C), au contact de l’eau douce, ils libèrent une forme larvaire ciliée : le miracidium (dont la durée de vie est courte : quelques heures) qui doit nager à la recherche du mollusque spécifique de l’espèce de schistosome.
Au niveau de l’hépato-pancréas du mollusque, lorsque la température est adéquate (30°C), les formes larvaires donneront les sporocystes de stades I et II. L’évolution larvaire chez le mollusque demande 1 mois.
Du mollusque sort la forme ultime de l’évolution larvaire : la cercaire. Par phénomène de polyembryonnie un miracidium donne des milliers de cercaires.
Cette cercaire mesure 0,5 mm, possède une « queue » bifide (furcocercaire) et circule dans l’eau, prête à pénétrer par voie transcutanée en quelques minutes dans toute partie du corps humain immergée (la contamination par voie buccale est une éventualité très rare).
La durée de survie des furcocercaires est courte (quelques heures) et c’est par chimiotactisme que celles-ci sont attirées et pénètrent par effraction dans les téguments de l’hôte définitif. Dès que les furcocercaires sont fixées, elles se séparent de leur « queue » et la partie antérieure ou schistosomule est entraînée par la voie lymphatique dans la grande circulation.
A partir de la 48ème heure, et pendant plusieurs jours, elles sont dans les capillaires pulmonaires puis gagnent le cœur, et par l’intermédiaire de la circulation abdominale et des veines du système porte, les parasites parviennent au foie où ils deviennent adultes vers le 2ème mois.
Après l’accouplement, les vers remontent la circulation porte à contre-courant. Les femelles fécondées se séparent alors des mâles et s’engagent, selon un tropisme particulier à chaque espèce, dans les fines ramifications viscérales d’un territoire veineux déterminé où elles déposent leurs œufs.
La bilharziose se contractant par l’immersion totale, ou partielle, du corps dans une eau contenant des cercaires de schistosomes, divers facteurs sont susceptibles de favoriser l’infestation.
• L’âge : les enfants par leurs jeux et leurs baignades dans les ruisseaux et les rivières.
• Le sexe : les femmes souvent de « corvée » d’eau (lavage du linge, besoin alimentaire,…).
• La profession : les cultivateurs, les pêcheurs en eau douce, les riziculteurs, les ouvriers d’entretien des canaux d'irrigations.
• La religion : l’obligation religieuse des ablutions journalières dans les pays musulmans.
• La mise en valeur des ressources hydrauliques : barrages, canaux d’irrigation permanents ayant pour but d’étendre l’agriculture à de nouvelles terres, favorisent la présence des mollusques hôtes intermédiaires.
• Le sous développement et son corollaire : l’absence d’hygiène fécale et urinaire.
• La susceptibilité génétique de l’hôte (en cours d’évaluation par de nombreuses équipes de recherche).
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