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Examens diagnostiques utiles (+++)
Le seul examen impératif est clinique :
- interrogatoire (signes d’hypotension orthostatique, diarrhée, etc.) ;
- recherche des réflexes ostéotendineux, abolis au même niveau que la symptomatologie sensitive (par exemple, les achilléens sont abolis dans la polynévrite en chaussettes) ;
- un test global simple et standardisé est validé, le monofilament : il s’agit d’un fil de nylon rigide (10 g), que l’on applique en appuyant doucement jusqu’à ce qu’il se plie, sur la face plantaire des pieds (figure 13.14). On cote le résultat en fonction du nombre d’applications détectées ;
- test de la sensibilité épicritique (pique-touche, sans blesser les pieds, etc.), thermoalgique, vibratoire (diapason), proprioceptive.
De plus, un ECG est réalisé annuellement au minimum chez tout diabétique.
Les examens complémentaires éventuels sont :
- l’EMG, seulement en cas d’atypie, indication relevant du spécialiste : symptomatologie précoce, sans autre complication présente telle qu’une rétinopathie, une assymétrie, etc. En effet, après 10 à 15 ans de diabète, l’EMG est anormal chez tout diabétique et il a donc une valeur diagnostique médiocre. Les anomalies typiques sont une axonopathie distale démyélinisante ; les VCN (vitesse de conduction nerveuse) et l’amplitude des potentiels d’action des nerfs sensitifs, puis moteurs, sont réduites ;
- l’étude de la variation du rythme cardiaque au cours de manœuvre telle qu’un effort, ou certains tests dans la neuropathie autonome cardiaque ;
- la gastroparésie, parfois évidente à la fibroscopie en raison de la persistance du bol alimentaire ou d’un lac muqueux de grande abondance ou bien d’un bézoard, peut être authentifiée par une scintigraphie d’un bol alimentaire marqué dont le transit est ralenti (images itératives montrant une stagnation du marqueur radioactif dans la poche gastrique) ;
- la mesure par échographie du résidu vésical postmictionnel, bilan urodynamique dans la neuropathie vésicale.
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Tests permettant de rechercher une dénervation cardiaque parasympathique
a. Variations de la fréquence cardiaque lors de la respiration profonde
Le malade est laissé au repos pendant 15 minutes, puis un enregistrement d’une dérivation de l’ECG lors de la respiration profonde est réalisé (6 expirations et 6 inspirations en une minute).
La différence entre fréquence inspiratoire maximale et fréquence cardiaque expiratoire minimale est normalement supérieure à 15 ; elle est considérée comme anormale lorsqu’elle est inférieure à 10.
La variation de la fréquence cardiaque lors de la respiration profonde est le test le plus sensible, permettant de dépister une dénervation cardiaque parasympathique partielle. Mais il n’est pas interprétable chez les patients ayant une pathologie broncho-respiratoire et après l’âge de 60 ans.
b. Épreuve de Valsalva
Après une inspiration profonde, le malade réalise une expiration forcée à glotte fermée pendant 15 secondes. Une dérivation de l’ECG est enregistrée pendant l’épreuve et dans la minute qui suit l’épreuve. On mesure le rapport entre l’espace RR le plus long après l’épreuve (bradycardie réflexe) et l’espace RR le plus court en fin d’épreuve (tachycardie). Le rapport est normalement supérieur à 1,20. Il est considéré comme anormal s’il est inférieur à 1,20.
La manœuvre de Valsalva est contre-indiquée en cas de rétinopathie proliférante, en raison de la poussée hypertensive qu’elle induit, qui serait susceptible de provoquer une hémorragie rétinienne.
c. Variations de la fréquence cardiaque lors du passage de la position couchée à la position debout
Une dérivation de l’ECG est enregistrée, malade couché puis malade debout pendant 1 minute. On mesurera le rapport de l’espace RR le plus long vers la 20eseconde (ou le 30ebattement) après le lever (bradycardie réflexe) sur l’espace RR le plus court à la 10eseconde (ou 15ebattement) après le lever (tachycardie initiale). Ce rapport est normalement supérieur à 1,03. Il est considéré comme anormal lorsqu’il est inférieur à 1.
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Diagnostic différentiel de la neuropathie chronique sensitive
Il faut toujours analyser la situation avec précaution et se poser la question d’une autre étiologie que le diabète. En effet, les traitements spécifiques existent parfois et peuvent transformer le tableau clinique. Dans le tableau 13.XIII sont répertoriées les autres étiologies.
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Traitement
Le seul traitement réellement efficace à ce jour est préventif : l’équilibre glycémique. Il convient également d’éviter les autres facteurs favorisants, tels que :
- les effets secondaires de certains médicaments.
Une fois la neuropathie installée, on ne peut guère plus que la stabiliser, à nouveau par l’équilibre glycémique. L’enjeu est alors la prévention des complications de la neuropathie, avec en premier le mal perforant plantaire (cf. infra) (+++).
Le reste du traitement est symptomatique :
- antalgiques, dont les antalgiques banals, mais surtout les benzodiazépines (clonazépam [Rivotril®]), certains antiépileptiques (gabapentine [Neurontin®], prégabaline [Lyrica®]), certains antidépresseurs (tricycliques, fluoxétine, paroxétine, duloxétine [Cymbalta®]), les phénothiazines ;
- hydratation des tissus cutanés (crème, pommade) ;
- traitement mécanique des hyperkératoses (pédicurie).
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