Onchocerca volvulus est un parasite spécifiquement humain. Les vers adultes mesurent de 2 cm à 3 cm de long pour le mâle, 50 cm pour la femelle ; leur longévité est de 10 à 15 ans. Ils vivent dans le derme, soit libres soit emprisonnés dans des nodules fibreux, les onchocercomes ou kystes onchocerquiens. Les femelles émettent des embryons, ou microfilaires, de 300 μm de long, qui se déplacent dans le derme aussi bien le jour que la nuit et survivent quelques mois.
Le vecteur est un diptère nématocère largement répandu dans le monde, du genre Simulium, de 1 mm à 3 mm, trapu, « simulant » un moucheron noir, à la piqûre douloureuse (figure 17.6). Simulium damnosum est l’espèce la plus active en Afrique. L’écologie des simulies conditionne la distribution de l’onchocercose. Les simulies pondent sur des plantes ou des rochers dans les eaux douces, courantes, fortement oxygénées et riches en éléments nutritifs : cascades, chutes, rapides. La localisation des gîtes larvaires explique que la distribution de l’onchocercose soit étroitement liée au réseau hydrographique. Les villages de « première ligne », où la plupart des habitants sont infestés, sont progressivement désertés, bien qu’il s’agisse de zones irriguées et fertiles.
Le cycle est résumé dans la figure 17.7.
Le foyer africain est le plus important (figure 17.8). Il s’étend du Sahel présaharien jusqu’en Angola et en Tanzanie. Les régions hyperendémiques se situent au Burkina Faso, au Ghana et en Côte d’Ivoire. Le foyer américain est moins étendu : Mexique, Guatemala, Venezuela, Équateur, Brésil (région frontalière avec le Venezuela). On a identifié au Yémen une onchocercose particulière, ou « sowda », caractérisée par l’atteinte dermique hyperréactive unilatérale d’un membre, avec un ganglion collatéral. L’onchocercose atteint encore plusieurs millions de sujets. Au Burkina Faso, sur une population de 4 millions d’habitants, on comptait, avant le début des programmes de lutte (1975), 400 000 onchocerquiens, parmi lesquels 40 000 aveugles. L’onchocercose a fortement diminué dans les principaux foyers endémiques africains et sud-américains mais la maladie n’a pas été éliminée et le programme de lutte est toujours actif.
