7  -  ANNEXE : Caractéristiques des hyperlipoprotéinémies (selon la classification phénotypique de Fredrickson) et des hypoHDLémies


Comme déjà indiqué, le phénotype lipidique peut changer chez un même individu en fonction de circontances variées (maladies cause d’une dyslipidémie secondaire, changement d’alimentation ou d’activité physique). Il n’y a donc pas de relation d’équivalence stricte génotype-phénotype dans le domaine des dyslipidémies.

7 . 1  -  Hyperlipoprotéinémies de type I et de type V : Hyperlipidémies exogènes

Le type 1 et le type V constituent les hyperlipidémies de la voie exogène du métabolisme des lipoprotéines.

Biologie


Type 1 :

  • présence de chylomicrons (CM) dans le plasma après 12 h de jeûne
  • TG ↑↑↑ > 15 g/l (constitués de chylomicrons à l'électrophorèse)
  • TG/CT > 2,5 (exprimé en g/l)
  • décantation : sérum clair et anneau crémeux


Type V :

  • présence de chylomicrons (CM) et de VLDL dans le plasma après 12 h de jeûne
  • TG ↑↑↑ (constitué de VLDL et de chylomicrons à l'électrophorèse)
  • Ratio TG/CT ↑ [CT :N, ↓ ou ↑, LDLc N, ↓ ou ↑]
  • HDLc ↓
  • décantation : sérum lactescent avec anneau crémeux


Clinique : syndrome d’hyperchylomicronémie

  • Apparition parfois dès l’enfance
  • xanthomatose éruptive : (trés inconstante) vésicules de petite taille, jaune vif, non inflammatoires, non douloureuses, non prurigineuses, sur le thorax, les flancs, la face antérieure des genoux, la face postérieure des coudes et des fesses
  • douleurs post-prandiales, dyspepsie,
  • hépato-splénomégalie,
  • lipémie rétinienne,
  • risque de pancréatite aiguë +++ : principale complication ; risque d’autant plus marqué qu’il y a déjà eu un antécédent similaire et que l’hyperTG est sévère.


Etiologie

  • Primitive : rare, 
    • découverte dans l'enfance se présente alors en phénotype de type I, 
    • se révèle souvent plus tardivement à l’âge adulte et généralement alors en phénotype de type V
    • souvent contexte familial d’hypertriglycéridémie (plus ou moins sévère)
    • transmission généralement sous un mode autosomique récessif
    • l'activité LPL est diminuée dans le plasma
    • Mutation de la LPL elle-même, ou de ses co-activateurs apo CII, apo AV.
  • Secondaire : situation la plus fréquente
    • Intrication d’une étiologie de dyslipidémie secondaire et de facteurs de susceptibilité génétique plus ou moins marqués (mutation hétérozygote ou polymorphismes facilitant la survenue d’une hyperTG).
    • souvent décompensation transitoire d’autres dyslipidémies primitives (dysbêtalipoprotéinémie et hyperlipidémie familiale combinée).


Ainsi la majorité des phénotypes V sont le fait de plusieurs facteurs (souvent plus de 3) : une dyslipidémie primitive et une ou plusieurs causes de dyslipidémies secondaires (obésité abdominale, consommation d’alcool, diabète de type 2, corticothérapie, prise d’oestrogènes, grossesse, …). Ces facteurs favorisants expliquent le passage d’un phénotype IIB ou IV à un phénotype V.

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