5  -  Chirurgie gynécologique

5 . 1  -  Incidence, sans prophylaxie, des événements thromboemboliques cliniques et paracliniques après chirurgie gynécologique

Le  risque  thromboembolique postopératoire  sans  traitement  prophylactique en chirurgie gynécologique est très mal évalué.

1. Classement de chaque chirurgie par niveau de risque

Les 3 classes de risque chirurgical sont résumées ci-dessous.

L’emploi d’une méthode coelioscopique ne modifie pas la stratégie antithrombotique.

A ces facteurs liés à la chirurgie sont associés des facteurs de risque propres à la patiente mais aucune étude ne permet de leur attribuer un poids plus ou moins important, ni d’établir dans quelle mesure de tels facteurs peuvent augmenter le risque chirurgical.

Tableau 9 : Les 3 classes de risque chirurgical
*IVG : interruption volontaire de grossesse. * TVT : Tension Vaginale Tape

5 . 2  -  Efficacité et risques des stratégies de prévention

1. Moyens mécaniques seuls (déambulation précoce, compression)

Les  moyens  prophylactiques  mécaniques  sont  utiles  pour  réduire le  risque  thromboembolique postopératoire en chirurgie gynécologique. Le NNT se situe entre 5 pour la compression pneumatique intermittente laissée en place ≥ 5 jours) et  23  pour  la contention élastique,  traduisant  pour  cette dernière une efficacité préventive certaine mais limitée.

Les  moyens  mécaniques  représentent  une alternative de premier  choix  en cas  de  risque hémorragique contre-indiquant un traitement anticoagulant médicamenteux (grade A).

Les moyens mécaniques, qui présentent plutôt des  inconvénients  liés  à leur  utilisation que des contre-indications, constituent  un  traitement  adjuvant  efficace aux  traitements  médicamenteux (grade D).

2. Héparines

L’HNF  réduit  le  risque de  thrombose  veineuse profonde avec  un NNT de 11 (niveau 1) mais  est associée à une augmentation significative du nombre d’hématomes au point d’injection.

Comparées à l’HNF, les HBPM ne démontrent aucune différence significative en terme d’efficacité, ni en terme d’effets secondaires (saignement, transfusion) (niveau 1).

Compte-tenu  des  facilités  d’emploi, les  HBPM  sont  considérées  comme le  traitement  prophylactique de référence en chirurgie gynécologique (grade A).

3. AVK

Les AVK font preuve d’une efficacité significative et ceci en chirurgie bénigne ou carcinologique avec un NNT de 6 (niveau 1). Aucune différence significative entre AVK et HNF n’a été observée en termes d’efficacité et de risque hémorragique postopératoire (niveau 1).

4. Autres anticoagulants

Les  autres  médicaments  anti-thrombotiques  (hirudine, danaparoïde, fondaparinux, mélagatran/ximélagatran) n’ont jamais été évalués en chirurgie gynécologique.

5. Divers

L’efficacité de l’aspirine seule n’a jamais été évaluée en chirurgie gynécologique contre placebo ou contre HNF ou HBPM.

6. Associations

L’association de médicaments et de moyens mécaniques n’a jamais été évaluée.

  Prévention de la maladie thromboembolique veineuse périopératoire et obstétricale.

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