11  -  Chirurgie et réanimation du brûlé

11 . 1  -  Incidence des événements thromboemboliques cliniques et paracliniques en l'absence de prophylaxie

L’incidence de la maladie  thrombo-embolique veineuse chez  les brûlés n’est étudiée que dans des études rétrospectives de faible niveau de preuve. Cette incidence est de l’ordre de 0,9 à 3 % pour les TVP cliniques, et de 0,4% à 1,2% pour l’embolie pulmonaire (niveau 4). Une seule étude prospective rapporte une incidence de 6 % de TVP en cas de dépistage systématique par écho-Doppler .

Phlébographie et échographie sont de réalisation difficile dans cette pathologie. Le taux de D-dimères est spontanément élevé et seul un dosage normal a une valeur prédictive négative (grade C).

Les rares données de la littérature, et la pratique clinique quotidienne des équipes spécialisées permettent de définir 3 populations à risque, en fonction des caractéristiques de la brûlure (grade D).

Tableau 17 : Brûlure

11 . 2  -  Efficacité et risque des stratégies de prévention

Il n’y  a pas  de données  disponibles  dans  la littérature médicale permettant  de  recommander  une stratégie de prévention. La pratique quotidienne des  équipes  spécialisées  est  de  recourir  à  une prévention  systématique par HBPM chez  les patients à  risque modéré . Sont associés à un  risque thrombo embolique élevé les lésions étendues sur plus de 50 % de surface corporelle, un syndrome inflammatoire biologique intense, une perfusion prolongée par voie fémorale.

Dans ce cas, la moitié des équipes prescrit des HBPM, et l’autre moitié de l’héparine intraveineuse en continu  à posologie préventive en  raison de la biodisponibilité aléatoire des  injections  sous-cutanées lors d’œdèmes diffus, et du peu de sites d’injections indemnes (grade D).

Le recours aux moyens mécaniques simples, type port de bandes de contention est systématique si la topographie des lésions le permet (grade D).

11 . 3  -  Quand (début de la prophylaxie) et pendant combien de temps ces stratégies doivent-elles être prescrites ?

La prophylaxie médicamenteuse est débutée dès que les anomalies biologiques  initiales de l’hémostase (baisse du taux de prothrombine, thrombopénie, TCA spontanément allongé) sont amendées.

Le  traitement  est  poursuivi  tant  que les  signes  biologiques  d’inflammation perdurent  et  que le patient n’a pas repris son autonomie ce qui, pour les brûlés les plus graves, n’est acquis qu’à l’issue de l’hospitalisation en centre de rééducation (grade D)

11 . 4  -  Chirurgie ambulatoire

Cette question est sans objet dans la pathologie concernée.

Tableau 18 : Brûlés
*IV : intraveineuse. * SCB : surface cutanée brûlée

La thrombose.

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