1 . 2  -  Prévention médicamenteuse

Les antithrombotiques ont pour but de prévenir la formation du thrombus veineux et/ou de limiter son extension en agissant au niveau des mécanismes de l’hémostase physiologique. Néanmoins, ils impliquent tous un risque hémorragique potentiel. Le principe directeur de l’utilisation de ces médicaments est d’évaluer le bénéfice antithrombotique face au risque hémorragique pour chaque patient.

La plupart des anticoagulants développés dans la prévention de la thrombose veineuse profonde agissent au niveau de la thrombine (facteur IIa) : soit directement (en bloquant de façon réversible ou irréversible le site actif), soit indirectement en freinant sa génération par inhibition de l’activation des facteurs impliqués dans la cascade de la coagulation. De nouveaux mécanismes d’action sont en cours d’exploration : interaction avec le facteur tissulaire et/ou le facteur VII activé, amplification des mécanismes antithrombotiques naturels.

Les différents produits développés dans la maladie thromboembolique sont détaillés dans le tableau I.

Tableau 1 : Antithrombotiques et maladie thromboembolique
En gras : produits ou famille de produits commercialisés en France. * Molécules non disponibles en France.** AT : antithrombine
Tableau 2 : Modes d’administration de l’héparine calcique et des HBPM en chirurgie (AMM)
*AMM : autorisation de mise sur le marché

1 . 3  -  Surveillance clinique et biologique

Tout traitement implique généralement une surveillance de l’efficacité (surtout en cas de marge thérapeutique étroite) et éventuellement la surveillance de l’apparition des principaux effets secondaires. Les molécules de référence dans la maladie thromboembolique sont les HNF, les HBPM, et les AVK. Le risque hémorragique est non négligeable et la surveillance est avant tout clinique mais les examens obligatoires sont résumés dans le tableau III.

Tableau 3 : Modalités de surveillance biologique de l’efficacité du traitement préventif et des principaux effets secondaires
* IR : insuffisance rénale. *INR : International Normalized Ratio

En cas d’insuffisance rénale sévère (clairance de la créatinine estimée par la formule de Cockcroft et Gault inférieure à 30 ml/min), le fondaparinux, la désirudine, le danaparoïde sodique, le ximélagatran et les HBPM (en traitement curatif) sont contre-indiqués.

Dans ce cas, l’alternative thérapeutique est représentée par les AVK et l’HNF (grade B).

Le traitement antithrombotique de la maladie thromboembolique veineuse.

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