Cours
3.1.3. Les bactéries cariogènes chez l'homme
La colonisation d'une surface dure est caractéristique de l'écologie de S. mutans, l'édentation totale d'un adulte provoque sa disparition et la pose d'une prothèse, sa réapparition. Son habitat naturel est la dent. S. mutans colonise préférentiellement certains sites de l'émail des surfaces lisses, des surfaces proximales, par le jeu combiné de sa synthèse de polysaccharides et de son acidurie. Les sites infectés sont la marque d'une carie potentielle, se manifestant par un leucome précarieux dont la surface est recouverte par une plaque 10 à 100 fois plus riche en S. mutans, parfois même sans autres bactéries, que celles recouvrant les zones immédiatement avoisinantes où l'émail est sain.
Surfaces lisses |
Fosses et sillons |
Surfaces radiculaires |
Dentine | |
Lactobacillus | - | ++ | - | ++ |
Streptococcus S. mutans | +++ | +++ | ++ | + |
S. sanguinis | - | + | + | - |
S. salivarius | - | + | + | - |
S. mitis | - | + | - | - |
S. anginosus | - | + | - | - |
Enterococcus | - | + | - | - |
Actinomyces | - | + | + | ++ |
Filaments | - | - | + | ++ |
La transmission se fait surtout de la mère à l'enfant, la fenêtre d'infectivité se situe entre les âges de 19 et 31 mois.
Aujourd’hui on estime que trois genres bactériens sont pathogènes pour les tissus durs de la dent : Streptococcus (48%), Lactobacillus (20%) et Actinomyces (2%).
La carie des sillons des faces occlusales révèle une plaque généralement dominée par S. mutans et la présence de S. sanguinis et de lactobacilles. Des lactobacilles, S. mutans et A. viscosus sont présents dans des lésions de sub-surface. Une prédominance de A. viscosus et de lactobacilles caractérise les lésions de carie du biberon.
Bactéries se développant dans la boue dentinaire
Bactéries en profondeur de la carie
Résultats de la déminéralisation 1 et 2
Fracture du tissu carié
Des études, déjà anciennes, laissaient entrevoir que A. naeslundii et surtout A. viscosus étaient les agents étiologiques de la carie radiculaire. Il apparaît maintenant que les lactobacilles, S. mutans et S. sanguinis sont les microorganismes prédominants dans ces lésions.
Certaines espèces bactériennes (Veillonella, Propionibacterium, Clostridium et Eubacterium) contribuent à remonter le pH en transformant les acides tels que l’acide lactique en acides plus faibles (acétique, propionique).