3 . 2  -  Rubéole

3 . 2 . 1  -  Pour bien comprendre


Épidémiologie


Il s’agit d’une maladie virale du jeune enfant le plus souvent bénigne.

Elle peut être redoutable pour le fœtus si elle survient avant 18 SA au cours de la grossesse chez une femme non immunisée, en raison d’un risque d’embryofœtopathie sévère ou de rubéole congénitale (voir chapitre 1).

Risque de rubéole congénitale si femme enceinte non immunisée.

Rappels d’infectiologie

L’agent causal est un virus à ARN, le Rubivirus.

Les nourrissons sont protégés jusqu’à l’âge de 6 mois par les anticorps maternels.

La maladie confère une immunité durable.

Vaccination antirubéoleuse recommandée pour tous les nourrissons (2014) :

  • combinée avec les vaccins rougeole et oreillons (vaccination triple ROR) ;
  • 1re dose à l’âge de 12 mois (la vaccination précoce à l’âge de 9 mois en cas d’entrée en collectivité n’est plus recommandée hors période épidémique) ;
  • 2e dose à l’âge de 16–18 mois.

La transmission est directe, par voie aérienne (rubéole acquise) ou transplacentaire (rubéole congénitale).

L’incubation dure 15 à 21 jours.

La contagiosité est possible une semaine avant et jusqu’à 2 semaines après le début de l’éruption.

3 . 2 . 2  -  Diagnostic

  • Enquête clinique
    • Arguments anamnestiques en faveur du diagnostic :
      • absence d’antécédent de rubéole ou de vaccination antirubéoleuse ;
      • contage 15–20 jours avant l’éruption (rarement retrouvé car maladie peu symptomatique).
  • Phase d’invasion :
    • fièvre modérée ;
    • état général conservé ;
    • absence de catarrhe (en particulier la toux) ;
    • signes associés possibles : céphalées, courbatures, pharyngite ;
    • durée : 1 semaine.
  • Phase éruptive :
    • début : 15–20 jours après le contage ;
    • exanthème maculopapuleux :
      • description : macules et maculopapules souvent plus pâles et plus petites que celles de la rougeole,
      • siège : atteinte de la face puis extension au thorax,
      • évolution : une seule poussée sur 72 heures, puis disparition (caractère fugace) ;
    • fièvre modérée ;
    • signes associés possibles : splénomégalie, adénopathies occipitales.
  • Complications possibles :
    • hématologiques : purpura thrombopénique post-éruptif (fréquence 1/3 000) ;
    • articulaires : arthralgies, arthrites (surtout chez l’adulte) ;
    • neurologiques : encéphalite, méningo-encéphalite (rares).

Exanthème maculopapuleux précédée d’une phase d’invasion sans catarrhe.

Enquête paraclinique

Le diagnostic clinique de rubéole est difficile.

La réalisation d’examens complémentaires de confirmation se justifie dans les formes atypiques ou compliquées, et surtout en cas de contact avec une femme enceinte non immune.

Examens biologiques de confirmation possibles :

  • IgM spécifiques en phase aiguë (pendant 2 mois) ;
  • élévation significative des IgG (× 4) sur deux prélèvements réalisés à 15–21 jours d’intervalle.

L’hémogramme ne montre pas d’hyperleucocytose. La plasmocytose est évocatrice mais inconstante.

3 . 2 . 3  -  Prise en charge


Mesures thérapeutiques


La prise en charge est habituellement ambulatoire.

Le traitement est essentiellement symptomatique : antipyrétiques.

Mesures préventives

L’éviction scolaire n’est pas obligatoire.

Tout contact entre un enfant infecté contagieux et une femme enceinte séronégative doit être formellement prohibé (risque de fœtopathie). En cas de contage, la conduite à tenir est détaillée dans le chapitre 1.

Une femme enceinte séronégative devra être vaccinée en post-partum (le vaccin vivant atténué est contre-indiqué au cours de la grossesse).

Vaccination en post-partum des femmes enceintes séronégatives.

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