7  -  La maladie de Chagas aux USA, en France et en Europe


Des dizaines de milliers de chagasiques chroniques vivent aujourd'hui aux USA, au Japon, en Australie et en Europe où ils constituent un risque potentiel de transmission par transfusion et dons d'organes, dont il est difficile d'évaluer l'importance.

En Europe, une législation est en train de se mettre en place pour prévenir  ces risques. L’Etablissement Français du Sang (EFS) exclut pour sa part depuis mai 2007 les donneurs nés en zone d’endémie – ou nés de mères nées en zone d’endémie-, ou ayant séjourné en zone d’endémie quel que soit la durée du séjour. Il ne les ré-accepte comme donneur qu’après un examen sérologique négatif pratiquée au plus tôt quatre mois après leur sortie de la zone d’endémie. Le département français de Guyane compterait  entre 0,25 et 0,5 % de séropositifs selon une estimation récente.

Hors zone d’endémie le diagnostic de maladie de Chagas aiguë ou chronique sera  évoqué dans  les cas suivants :

  • migrant latino-américain multitransfusé ou ayant séjourné longtemps en zone d'endémie,
  • migrant latino-américain présentant un état d' immunodépression acquise ou induite,
  • nouveau-né né de mère d’origine latino-américaine, laquelle ignore souvent  son statut sérologique,
  • enfant adopté originaire d'Amérique latine qui n'aurait pas bénéficié d'un examen sérologique spécifique lors du bilan de santé précédant l'adoption.
  • patient de toute origine ayant été transfusé, greffé ou transplanté et présentant une symptomatologie compatible.

On devra également prendre en considération toute symptomatologie plus ou moins évocatrice (fièvre, lésion cutanée, myocardite aiguë) chez  une personne  travaillant dans un laboratoire où seraient entretenues des souches vivantes de Trypanosoma cruzi, même sans notion de contact direct avec le parasite et enfin, exceptionnellement, chez un touriste ayant séjourné en zone d'endémie,  dans des conditions favorables à l'infection (logement chez l’habitant, bivouac…).

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