2  -  Les vecteurs


Hémiptères hétéroptères hémimétaboles, hématophages dans les deux sexes et à tous les stades, ce sont des grosses punaises qui appartiennent à la famille des Réduvidés et à la sous-famille des Triatominés dont il existe 16 genres, 5 tribus et quelques 140 espèces. 105 sont américaines. 53 ont été trouvées porteuses de T. cruzi, mais aucune en dehors du Nouveau Monde. Une petite douzaine seulement appartenant aux genres Rhodnius, Triatoma, Panstongylus,  et dont les chefs de file sont Triatoma infestans pour les pays du Cône Sud et Rhodnius prolixus pour les pays du Pacte Andin et l’Amérique centrale, jouent un rôle important ou très important dans la transmission du parasite à l’homme.

Figure 7 : Panstrongylus mégistus.
Noter l’implantation des antennes tout prés des yeux, caractéristique du genre (photo JF Pays)
Figure 8 : Rhodnius prolixus
Noter l’insertion des antennes à l’extrémité antérieure de la tête, caractéristique du genre (photo JF Pays)
Figure 9 : Triatoma infestans
Noter l’insertion des antennes à mi-chemin entre les yeux et l’extrémité antérieure de la tête, caractéristique du genre (photo JF Pays)

Les triatomes passent par 5 stades larvaires  avant d’atteindre l’âge adulte.

Figure 10 : Rhodnius prolixus : adulte et 5 stades larvaires
(photo JF Pays)

C’est la prise d’un repas de sang complet qui déclenche la mue. Il existe chez ces insectes une transmission transtadiale du  parasite, mais pas de transmission congénitale.

Les triatomes domiciliés, c’est à dire vivant et se reproduisant dans les maisons, sont responsables de la plupart des cas de THAm. Le degré de domiciliation et l’aptitude d’une espèce à  vivre à proximité ou au contact de l’homme est donc un critère pertinent pour rendre compte de l’importance épidémiologique d’un vecteur  de  THAm.

En dehors de Triatoma rubrofasciata qui ne joue pas de rôle dans la transmission de T cruzi , Triatoma  infestans est la seule espèce totalement adaptée au milieu domestique dont elle dépend entièrement.

D ’autres espèces colonisent les habitations mais ont gardé  de nombreux habitats naturels, soit dans la même région, soit dans des régions différentes de celle où elles se sont domiciliées, comme Rhodnius prolixus qui est le vecteur le plus important pour l’Amérique centrale et le nord de l’Amérique du Sud, ou encore Triatoma dimidiata, dans la même région,  Rhodnius pallescens à Panama, Panstrongylus megistus et Triatoma brasiliensis  au Brésil et T. sordida pour l’ensemble des pays du Cône Sud.

Certaines espèces sauvages peuvent être retrouvées de temps à autre dans les milieux domestiques et péridomestiques, mais elles ne s’y reproduisent pas.

De très nombreuses autres espèces, enfin, ne vivent que dans la nature et loin de l’homme au contact duquel elles n’entrent  que de manière accidentelle. Elles jouent pratiquement aucun rôle dans l’épidémiologie de la maladie de Chagas sauf quand l’homme pénètre dans le foyer sauvage de l’enzootie.

On trouve des triatomes vers le nord, jusqu’au 41°  de latitude (Salt Lake City) et vers le sud jusqu’au 46° (Bahia Blanca), entre les altitudes 0 et 4.500 mètres.

Répartition géographique des principaux vecteurs de la maladie de Chagas
(photo JF Pays)

Une des qualités requises d’un triatome pour être un bon vecteur est sa capacité de déféquer immédiatement après son repas, alors qu’il pas encore quitté son hôte. Cette capacité conditionne la réussite de la plupart des transmissions vectorielles.  Elle dépend du sexe, de l’espèce et du fait que l’insecte est ou non a jeun depuis longtemps.

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