5  -  Complications des otites moyennes chroniques


Elles sont surtout le fait des OMC cholestéatomateuses.

5 . 1  -  Paralysie faciale périphérique


C’est une paralysie de l’hémiface, portant sur les deux territoires du VII, avec signe de Charles-Bell et quelquefois troubles du goût par atteinte du VII dans son trajet intrapétreux (2e portion, tympanique ou 3e portion, mastoïdienne).

Elle peut se manifester au cours d’une OMA apparemment banale : l’antibiothérapie, les corticoïdes et la paracentèse suffisent en général pour entraîner la guérison. Dans le diagnostic différentiel, face à une paralysie faciale avec otalgie, il faut penser au zona auriculaire et savoir rechercher une éruption de la conque avec tympan normal.

Elle peut compliquer un cholestéatome : l’indication opératoire est alors formelle.

5 . 2  -  Labyrinthites


L’infection du labyrinthe (oreille interne) est ici otogène par effraction de la capsule osseuse labyrinthique ou voie préformée (fenêtre ovale ou ronde).

La forme mineure se manifeste par des vertiges, avec signe de la fistule (l’hyperpression ou la dépression d’air dans le conduit entraîne un vertige et un nystagmus [cf. chapitre vertiges]). Elle est due à une fistule au niveau du canal semi-circulaire externe ou de la fenêtre ovale. Elle doit être systématiquement soupçonnée lorsqu’un cholestéatome s’accompagne de vertiges. La TDM de l’oreille permet de visualiser la fistule. C’est une menace de complication grave, entraînant l’indication opératoire. Les troubles sont alors réversibles.

Dans la forme majeure, on observe une labyrinthite purulente se manifestant par un grand vertige, une surdité de perception profonde, des acouphènes, ainsi qu’un syndrome vestibulaire déficitaire à l’examen. Le pronostic est sombre au niveau auditif et il existe un risque de complication endocrânienne par diffusion de l’infection à la fosse postérieure (méningite, abcès du cervelet…) justifiant une indication opératoire formelle et urgente.

5 . 3  -  Complications endocrâniennes


Elles sont les plus graves, car elles mettent en jeu le pronostic vital. L’infection atteint la fosse cérébrale moyenne (temporale) ou la fosse postérieure soit par :

  • les voies préformées (labyrinthe) ;
  • progression osseuse de l’infection ;
  • progression de l’infection par une brèche fracturaire (fracture du rocher).

5 . 3 . 1  -  Méningite otogène


C’est la plus fréquente. Il s’agit d’une méningite purulente à pneumocoque ou à streptocoque. Il faut penser à examiner les oreilles dans toute méningite purulente apparemment primitive.

5 . 3 . 2  -  Abcès


Il peut être extradural, sous-dural ou intracérébral (temporal ou cérébelleux). Son diagnostic en est souvent difficile – aidé au moindre doute par la TDM éventuellement avec injection et/ou l’IRM –, c’est pourquoi la mortalité de ces affections reste encore élevée.

La thérapeutique associe le traitement médical et chirurgical suivant des modalités variables (nécessité d’une collaboration oto-neurochirurgicale). Le foyer infectieux auriculaire est traité chirurgicalement soit dans l’immédiat, soit après traitement de l’épisode cérébroméningé.

5 . 3 . 3  -  Thrombophlébite du sinus latéral


Elle se manifeste par un syndrome d’hypertension intracrânienne fébrile. Son traitement est avant tout médical.

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