Un savoir faire qui dépend de l'APS enseignée
L'activité de supervision et de guidage de la pratique par l'enseignant dépend fortement du type d'APS enseignée.
Par exemple, dans les leçons de gymnastique, l'activité de supervision d'enseignants spécialistes de cette APS reflètent des caractéristiques typiques au plan spatial, gestuel et langagier ( Cizeron & Gal-Petitfaux, 2009[1]):
• au plan spatial et gestuel, les enseignants adoptent une proximité corporelle avec les élèves : ils les touchent et les manipulent souvent physiquement, pour les aider à réaliser les mouvements attendus, à ressentir des positions précises du corps. Par ce positionnement spatial à proximité et par ces manipulations corporelles, ils attendent un alignement du corps, son grandissement, et sa tonicité.
• au plan verbal, l'enseignant donne aux élèves des consignes verbales, allant d'injonctions très courtes à des explications plus longues. Ces consignes sont souvent accompagnées de démonstrations gestuelles. La compétence à superviser et corriger repose sur des savoirs relatifs à l'efficacité du mouvement gymnique : la rectitude posturale et la rigidité du corps.
Les consignes que donne l'enseignant pour guider et corriger l'action des élèves en gymnastique a souvent un caractère binaire ( Cizeron & Gal-Petitfaux, 2009[1]) : serré/écarté ; tendu/plié ; aligné/cambré ; grandir/s'écrouler ; tenir/tomber ; dur/mou ; gainé/relâché. L'enseignant indique de manière nettement tranchée à l'élève ce qu'il faut faire et ce qu'il ne faut pas faire. Par exemple, l'enseignant corrige l'élève en lui disant : « il faut serrer tes pieds, tendre les bras » versus « ne pas écarter les jambes, ne pas plier les coudes » ; ou encore « Il faut t'allonger, te grandir, te repousser avec les bras » versus « ne pas t'affaisser, ne pas te laisser tomber, ne pas descendre ». L'enseignant guide aussi les élèves en les invitant souvent à « serrer le ventre ou les fesses, être gainé, dur et tonique » versus « ne pas ramollir, ne pas se relâcher »