5  -  Anatomopathologie


Le testicule normal est formé de tubes séminifères, contenus dans des lobules (environ 300) et séparés entre eux par des cloisons provenant de l’albuginée et de tubes collecteurs s’organisant en rete testis, cônes efférents puis en épididymes. Les tubes séminifères contiennent deux types de cellules : les cellules germinales et les cellules de Sertoli (cellules de soutien des cellules germinales). Ils produisent les spermatozoïdes. Les cellules de Leydig qui produisent les androgènes sont présentes dans le stroma.

On distingue deux groupes de tumeurs primitives testiculaires : les tumeurs germinales (TG) : 90 % à 95 % des cas et les tumeurs non germinales : 5 % à 10 % des cas (tableau 1).

Tableau 1 : Classification des tumeurs testiculaires
Tumeurs primitives
Tumeurs germinales (90 % à 95 %)Tumeurs non germinales (5 % à 10 %)
SéminomesStroma gonadique spécialisé :

– Tumeurs à cellules de Leydig 
–  Tumeurs à cellules de Sertoli–                     
  
Gonadoblastome

Adénocarcinome du rete-testis
 
Tumeurs non séminomateuses

 
 – Carcinome embryonnaire 
–  Choriocarcinome–                     
–   Tératome–                     
–   Tumeur du sac vitellin–                     
  
  
Tumeurs secondaires
Lymphomes

Leucémie aiguë lymphoblastique

Métastases : prostate, poumon, mélanome, rein…

La néoplasie germinale intratubulaire (NGIT) correspond à un état tumoral pré-invasif avec un risque d’évolution vers un cancer testiculaire estimé à 50 % dans les 5 ans suivant son diagnostic. Elle représente le précurseur de l’ensemble des tumeurs germinales développées après la puberté évoluant initialement vers le séminome in situ puis vers l’ensemble des tumeurs germinales (figure 1). La NGIT est retrouvée dans 90 % des cas au niveau du parenchyme testiculaire adjacent à la tumeur sur les pièces d’orchidectomie. Sa recherche est indispensable en cas d’orchidectomie partielle. L’incidence de la NGIT dans le testicule controlatéral est évaluée à environ 9 % des cas justifiant la réalisation de biopsies controlatérales chez les patients à risque de tumeur bilatérale testiculaire, à savoir ceux présentant un syndrome de dysgénésie gonadique (antécédent de cryptorchidie, hypotrophie testiculaire, troubles de la fertilité, microlithiases de grade 3).

Figure 1 : Schéma de l’histogenèse des tumeurs germinales testiculaires
D’après Srigley, 1988.

Les tumeurs germinales séminomateuses pures (TGS) représentent environ 60 % des TG. Une entité rare, le séminome spermatocytaire, peut être rencontré chez le sujet plus âgé, vers la soixantaine.

Les tumeurs germinales non séminomateuses (TGNS) associent à des pourcentages variables les différentes composantes tumorales : carcinome embryonnaire, tératome, tumeur du sac vitellin et choriocarcinome. Une composante séminomateuse peut également persister au sein de ces TGNS.

Les tumeurs non germinales comprennent les tumeurs du stroma gonadique (tumeurs à cellules de Leydig, bénignes dans 90 % des cas et les tumeurs à cellules de Sertoli), les gonadoblastomes et d’autres tumeurs plus rares telles que les adénocarcinomes du rete testis.

Certains cancers peuvent également s’exprimer dans le testicule comme les lymphomes et les leucémies aiguës lymphoblastiques, ou plus rarement, métastaser au testicule (prostate, poumon, mélanome, rein…).

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