2 . 2  -  Dépister : qui ?

2 . 2 . 1  -  Généralités


Tous les enfants nécessitent un dépistage répété des troubles auditifs. Le dépistage précoce de la surdité permanente néonatale est proposé systématiquement (arrêté du 23 avril 2012).

Un bilan auditif systématique est proposé à la naissance, au 2e et 4e mois de vie, à l’occasion des examens pour les certificats obligatoires de 9 mois et 2 ans, et vers l’âge de 3 ans.

Au cours de la 4e et de la 6e année, un examen de santé est effectué à l’école par la PMI ou la médecine scolaire.

Le médecin doit identifier les facteurs de risque et les signes d’appel des troubles auditifs.

Un examen de l’enfant et la pratique de tests simples de dépistage sont nécessaires pour détecter une anomalie susceptible de requérir une prise en charge spécifique et précoce.

2 . 2 . 2  -  Facteurs de risque


La mise en évidence d’un ou plusieurs de ces FDR doit conduire à une vigilance accrue vis-à-vis du dépistage néonatal (tableau 6.3).

Tableau 6.3 Facteurs de risque de troubles auditifs (SFP).
Antécédents familiaux 
                       
 – Antécédents familiaux de surdité : prothèse auditive avant l’âge de 50 ans
Antécédents personnels, à la naissance ou en période néonatale 
                       
 – Prématurité, surtout en cas d’âge gestationnel inférieur à 32 semaines révolues et/ou une complication cérébrale de la prématurité
                       
 – Faible poids de naissance, surtout < 1 500 g
                       
 – Infirmité motrice cérébrale, troubles neuromoteurs
                       
 – Anomalies chromosomiques, en particulier la trisomie 21 ; microdélétion 22q11
                       
 – Craniosténoses et malformations de la face
                       
 – EmbryofÅ“topathies (rubéole – CMV)
                       
 – Exposition in utero aux toxiques et/ou à l’alcool et/ou au tabac
                       
 – Anoxie périnatale
                       
 – Hyperbilirubinémie ayant nécessité une exsanguino-transfusion
                       
 – Infection grave ou traitement possiblement ototoxique (aminosides…)
Antécédents personnels en dehors de la période néonatale 
                       
 – Infections graves : méningites purulentes (pneumocoque, Haemophilus, méningocoque)
                       
 – Traumatismes du rocher
  – Otites à répétition

Cependant, plus de la moitié des enfants qui ont une surdité de perception bilatérale congénitale n’ont aucun facteur de risque, d’où le rationnel du dépistage systématique.

FDR de surdité congénitale : antécédents familiaux, prématurité, CMV et rubéole, malformations.

FDR de surdité acquise : méningite bactérienne, traumatismes craniofaciaux.

2 . 2 . 3  -  Signes d’appel


Ces signes d’appel sont à rechercher à l’anamnèse, ou rapportés par les parents (tableau 6.4).

Tableau 6.4 Signes d’appel de troubles auditifs (SFP)
ÂgeSignes d’appel
Dans les premiers mois 
                       
– Absence de réaction aux bruits et, par contraste, réactions vives aux vibrations et au toucher
                       
– Sommeil trop calme
De 3 à 12 mois 
                       
– Sons émis non mélodiques
                       
– Disparition du babillage
                       
– Absence de réaction à l’appel de son nom
De 12 à 24 mois 
                       
– Absence de mots
                       
– Communication exclusivement gestuelle de désignation
                       
– Enfant inattentif à ce qui n’est pas dans son champ visuel
                       
– Émissions vocales incontrôlées
De 24 à 36 mois 
                       
– Retard de parole et de langage
                       
– Troubles du comportement relationnel : retrait ou agitation
Après 3 ans 
                       
– Retard de parole et de langage
                       
– Troubles du comportement
                       
– Difficultés d’apprentissage
Dans la surdité acquise 
                       
– Régression de l’expression vocale
                       
– Détérioration de la parole articulée
                       
– Modification du comportement, agressivité et frayeurs surtout la nuit

Ils imposent dès leur mise en évidence une consultation rapide avec un spécialiste ORL.

Signes d’alerte : pas de réaction aux bruits, retard de langage, troubles des interactions, difficultés d’apprentissage.

5/11