1  -  Rappels


L’anatomie et la physiologie du système auditif sont comme dans tout système sensoriel intriqués (fig 1). Nous décrirons dans ce rappel les éléments importants à la compréhension de l’item, c’est à dire en rapport avec l’oreille externe, moyenne et interne et le nerf cochléo-vestibulaire.

L’oreille externe (fig 2) est constituée par le pavillon et le conduit auditif externe (CAE). Ses fonctions principales sont :

- la protection mécanique du système tympano-ossiculaire par l’angulation anatomique conduit cartilagineux/conduit osseux,
- l’amplification des fréquences conversationnelles (surtout entre 2 et 4 kHz) liée à la résonance dans le CAE,
- la localisation sonore (surtout verticale liée aux reliefs du pavillon).

L’oreille moyenne (fig 3) correspond au système tympano-ossiculaire, à la trompe d’Eustache et à la mastoïde. La membrane tympanique n’est plane mais de forme conique s’incurvant vers l’umbo. La pars tensa est semi-transparente présente un relief principal : le manche du marteau. La pars flaccida est au-dessus de la pars tensa, séparée par les ligaments tympano-malléaires antérieur et postérieurs. La chaine ossiculaire est constituée de trois osselets, de dehors en dedans le marteau ou malleus, l’enclume ou incus, l’étrier ou stapes.

Le système tympano-ossiculaire a pour fonction principale l’adaptation d’impédance des ondes transmises en milieu aérien vers le milieu liquidien de l’oreille interne. En son absence, la perte auditive est d’environ 50 à 55 dB.

Les muscles de l’oreille moyenne participent à la protection de l’oreille interne aux sons forts via la mise en jeu du réflexe stapédien.

La trompe d’Eustache a une fonction équipressive pour garder une pression identique de chaque côté du tympan et une fonction de drainage d’évacuation vers le cavum grâce au processus muco-cilaire.

L’oreille interne (fig 4) ou labyrinthe comprend la cochlée pour la fonction auditive, le vestibule et les canaux semi-circulaires pour la fonction d’équilibration.

La cochlée assure la transduction, c’est à dire la transformation d’une énergie mécanique (l’onde sonore propagée dans les liquides de l’oreille interne de la base vers l’apex de la cochlée) vers une énergie électrique transmise sur le nerf cochléaire. La sélectivité fréquentielle fait appel à des mécanismes actifs et passifs.

Le fonctionnement passif de la cochlée repose sur la disposition des rampes tympanique et  vestibulaire et sur les caractéristiques de la membrane basilaire (fig 5). La cochlée est organisée de façon tonotopique (hautes fréquences vers la base de la cochlée et basses fréquences vers l’apex). Le maximum de déplacement de la membrane basilaire se fait en fonction de la fréquence du son. Le déplacement de la membrane basilaire entraîne un déplacement des stéréocils des cellules ciliées internes (CCI) déclenchant la transduction et l’émission d’un potentiel d’action sur les fibres nerveuses cochléaires (fig 6). Pour améliorer la sélectivité fréquentielle, la cochlée utilise aussi des phénomènes actifs : les cellules ciliées externes (CCE) ont une capacité de motilité intrinsèque (à la base des techniques d’otoémissions) qui accentue très localement la vibration et donc la transduction des CCI.

La transmission de l’énergie acoustique se fait habituellement via la conduction aérienne (pavillon-CAE-tympan-osselets-cochlée) mais peut se faire aussi par conduction osseuse directement à la cochlée.

Une pathologie touchant l’oreille externe et/ou moyenne entrainant une surdité de transmission du son a pour conséquence des niveaux auditifs meilleurs en conduction osseuse qu’en conduction aérienne (c’est la base des épreuves acoumétriques de Rinne et Weber). Il n’y a pas de différences de niveaux auditifs dans une atteinte de l’oreille interne ou nerf cochléaire entre la conduction aérienne et osseuse : surdité de perception pure. Certaines surdités sont mixtes témoignant d’une atteinte des différentes parties de l’oreille.

L’audiométrie tonale liminaire recherche le seuil auditif entre 125 Hz et 8000 Hz pour la voie aérienne et entre 250 Hz et 4000 Hz pour la conduction osseuse. Chaque oreille est testée séparément. Le niveau de surdité est basé sur la moyenne des seuils auditifs aériens pour les fréquences 500, 1000, 2000 et 4000 Hz :

Figure 1 : L’anatomie et la physiologie du système auditif
Figure 2 : L'oreille externe
Figure 3 : L'oreille moyenne
Figure 4 : L'oreille interne
Figure 5 : Membrane basilaire
Figure 6 : Fibres nerveuses cochléaires
  • perte entre 0 et 20 dB : audition normale ou subnormale
  • perte entre 20 et 40 dB : perte légère. La parole est comprise à un niveau normal mais difficultés pour la voix faible
  • perte entre 40 et 70 dB : perte moyenne.
  • perte entre 70 et 90 dB : perte sévère. La parole n’est perçue qu’à des niveaux très forts. La lecture labiale est un complément nécessaire.
  • perte supérieure à 90 dB : perte profonde. Compréhension de la parole presque impossible, troubles importants d’acquisition du langage pour le jeune enfant.

Chez le jeune enfant en période d’acquisition du langage, une surdité peut entraîner un retard d’acquisition voire une non acquisition du langage en fonction du niveau de sévérité de la perte auditive.

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