8  -  Les examens radiologiques

8 . 1  -  L'hystérosalpingographie

L'hystérosalpingographieDéfinitionExamen de la cavité utérine et des trompes qui ne sont pas visibles sur des radiographies standards. Cet examen est très utile dans les bilans de stérilité, d'infections répétitives, de saignements génitaux, de douleurs… Elle recherche des anomalies telles qu'une tumeur, un fibrome ou un rétrécissement des voies génitales. (HSG) était l'examen fondamental en gynécologie avant l'apparition de l'hystéroscopie, fournissant des renseignements d'importance considérable sur l'endocorps, le corps, les trompes et même pour un œil exercé sur le péritoine péri-tubo-ovarien. Depuis l'apparition de l'endoscopie utérine et de l'échographie, l'HSG a perdu beaucoup de ses indications, mais elle reste néanmoins un examen important, notamment dans les bilans d'infertilité.

8 . 1 . 1  -  Définition

C'est la radiographie des cavités utérines et tubaires rendues opaques par l'injection à l'intérieur de la cavité d'un produit de contraste.

8 . 1 . 2  -  Technique

On utilise comme produit de contraste des substances hydrosolubles à 25 % d'iode type Télébrix R Hystéro. L'emploi du lipiodol est aujourd'hui abandonné.

Il existe deux techniques de préhension du sol, soit l'appareillage traditionnel à l'aide d'une canule de Riazzi-Palmer, soit la ventouse cervicale à embout de Bommelaer, qui est moins douloureuse. Après la saisie du col, il faut enlever le spéculum, pour permettre une bonne vision du col et de l'endocol. Le début de l'examen commence par la prise d'un cliché sans préparation. L'opérateur doit exercer une forte traction sur le col pour redresser l'utérus, on injecte lentement 0,5 ml de liquide de contraste et le premier cliché est pris, c'est le cliché de remplissage précoce qui permet de voir la cavité corporéale. Ensuite, après injection lente de 2 à 3 ml, on réalise le cliché de remplissage complet qui renseigne sur la cavité, l'isthme et le fuseau endocervical, le contrôle téléradioscopique permet de vérifier le début du remplissage tubaire. La troisième étape est le cliché de profil, la patiente est placée en décubitus latéral, jambes repliées l'une sur l'autre, il faut lâcher momentanément la traction sur le col pour permettre à l'utérus de retrouver sa position naturelle. Ce cliché de profil renseigne sur la position de l'utérus, sur l'état de l'isthme et du col et sur la position des trompes. On reprend ensuite la traction sur le col et on injecte 1 à 2 ml pour réaliser le cliché d'évacuation sur lequel outre la cavité, les trompes seront analysées. La dernière étape est le cliché tardif, 15 à 20 minutes après, qui permet d'apprécier la perméabilité tubaire, la sténoseDéfinitionModification anatomique qui se traduit par un rétrécissement d'une structure (canal, vaisseau). ou la perméabilité des pavillons, d'éventuelles adhérences péritonéales, la forme le volume des fossettes ovariennes.

Hystérosalpingographie, adénomyose

Quelques difficultés techniques peuvent se rencontrer en cas de col déchiré où l'étanchéité est parfois difficile à obtenir. En cas de sténose du col, chez la femme en période d'activité génitale, une simple dilatation à la bougie suffit en général. Chez la femme ménopausée, il est possible de prescrire une œstrogénothérapie par voie générale 4 jours avant l'HSG.

8 . 1 . 3  -  Incidents et accidents de l'hystérosalpingographie

Les classiques complications de l'HSG sont très rares si l'on respecte les contre-indications.

8 . 1 . 3 . 1  -  Les incidents liés à la technique

8 . 1 . 3 . 2  -  L'extravasation du produit de contraste

Elle se traduit par l'apparition d'une image arborescente péri-utérine. Elle est liée à une effraction muqueuse interstitielle, lymphatique ou vasculaire. Elle est due à une trop forte pression d'injection ou à une atrophie muqueuse.

8 . 1 . 3 . 3  -  Les accidents liés au produit de contraste

En France seuls les produits hydrosolubles à 25 % d'iode sont utilisés. Les produits iodés sont tous potentiellement allergisants. On observe 0,5 % d'effets secondaires.

8 . 1 . 3 . 4  -  Les accidents infectieux

La physiopathologie des accidents infectieux fait appel à deux mécanismes :


Certaines règles simples diminuent ce risque. Si les images de l'HSG évoquent des lésions infectieuses, une antibiothérapie et du repos seront prescrits. Après une endométrite, il faut se donner au moins 2 mois de délai, et après une salpingite au moins 3 mois avant de faire une HSG.

8 . 1 . 4  -  Résultats

8 . 1 . 4 . 1  -  Le col utérin

L'orifice externe est mal visible en HSG, on peut le situer par rapport à la canule d'injection. Si le produit a diffusé un peu dans le vagin, on voit mieux le col.

8 . 1 . 4 . 2  -  Le canal cervical

Il est fusiforme, en barillet ou parfois cylindrique, il mesure 3 à 4 cm de longueur et 1 à 2 cm de largeur. Ses contours habituellement lisses présentent parfois un aspect dentelé, correspondant aux cryptes de l'endocol.

8 . 1 . 4 . 3  -  L'isthme

Mal individualisé, il correspond au segment de transition entre le col et le corps. Il est parfois marqué radiologiquement par une légère striction. Sa largeur est de 0,5 cm en moyenne, mais subit des variations physiologiques puisqu'il s'élargit en phase prémenstruelle (on parle de « béance de l'isthme » lorsqu'elle dépasse 11 mm). À l'inverse du canal cervical, les images d'addition sont pathologiques et traduisent l'existence d'une endométriose.

8 . 1 . 4 . 4  -  La cavité utérine

De face en réplétion complète et après traction sur le col, de manière à placer la cavité utérine dans le prolongement du col, elle à la forme d'un triangle isocèle à base supérieure. Sa capacité oscille entre 3 et 10 ml environ. La longueur du fond et des bords est en moyenne de 3 à 4 cm. Le fond et les bords utérins sont rectilignes. Dans certains cas, il est possible au cours du cliché de remplissage de mettre en évidence, dans la région sus-isthmique, des images linéaires parallèles aux bords qui correspondent à des plis muqueux. De profil, la cavité utérine est fusiformeDéfinitionQui a la forme d'un fuseau, c'est-à-dire qui a ses deux extrémités se terminant en pointe.. Lorsque l'utérus est antéversé, elle forme avec le canal cervical un angle de 120° environ. Lorsque l'utérus est en position intermédiaire, le fond utérin se projette en direction de l'ombilic. En cas de rétroversion utérine, il se projette en regard du promontoire (rétroversion du premier degré), de la première pièce sacrée (deuxième degré) ou de l'articulation sacro-iliaque (troisième degré).

8 . 1 . 4 . 5  -  Les trompes

Elles comportent 4 segments :


La position de la trompe est très variable et varie suivant la parité et l'âge. L'existence de plis muqueux, parallèles à l'axe de l'ampoule traduit un aspect normal.

Après diffusion le long des franges du pavillon, le produit cerne assez fréquemment la surface externe des ovaires, réalisant l'image des fossettes ovariennesDéfinitionFossette ovarienne : Zone située latéralement dans le pelvis, limitée en avant par l'artère ombilicale, en arrière par l'uretère et l'artère iliaque interne et en haut par la veine iliaque externe.. On peut ainsi indirectement apprécier le volume des ovaires (normalement 3,5 cm de long sur 2 cm de large).

8 . 1 . 4 . 6  -  Le passage péritonéal

Affirmé parfois dès les premiers clichés, il s'apprécie en fait sur le cliché tardif. Il se traduit par un aspect marécageux occupant le petit bassinDéfinitionPetit bassin ou pelvis minor : Cadre osseux, sensiblement hémisphérique, de la forme et de la taille d'un petit bol, situé à la base du bassin, sous la cavité abdominale. et qui est obtenu par le brassage du produit provoqué par la mobilité des anses intestinales.

8 . 1 . 5  -  Les contre-indications

8 . 1 . 6  -  Les indications

8 . 2  -  Le scanner pelvien

Le scanner n'a pas révolutionné l'imagerie en gynécologie comme dans d'autres spécialités. Autrefois intéressant dans le bilan des masses pelviennes et dans l'évaluation de l'envahissement ganglionnaire iliaque, le scanner est désormais supplanté dans ces deux indications par l'IRM.

8 . 3  -  L'imagerie par résonance magnétique nucléaire

Seule la faible disponibilité des appareils d'IRM limite l'utilisation de ce procédé en gynécologie. En effet l'IRM offre une qualité d'imagerie particulièrement intéressante dans bien des pathologies gynécologique.

L'IRM est devenue irremplaçable en cancérologie gynécologique, notamment dans les bilans pré-thérapeutiques des cancers du col utérin et de l'endomètre. Moins performante dans les cancers ovariens, elle est néanmoins l'examen le moins décevant avec l'échographie. L'IRM est également un excellent moyen d'évaluation des pathologies bénignes du myomètre (fibromesDéfinitionFibrome utérin ou fibromyome utérin : Tumeur bénigne, développée à partir du muscle de l'utérus. Les fibromes sont constitués de fibres musculaires lisses qui s'enroulent sur elles-mêmes et sont séparées par du tissu conjonctif fibreux. Il serait donc plus juste de parler de « fibromyome » pour rendre compte des deux composantes, mais le terme de fibrome est largement passé dans le langage courant. (voir fibrome), adénomyoseDéfinitionAdénomyose ou endométriose interne : Affection gynécologique caractérisée par le développement d'une muqueuse endométriale normale (composée de glandes endométriales et d'un stroma cytogène) dans le myomètre (paroi musculaire de l'utérus). (voir adénomyose)). L'IRM est également dotée d'une bonne spécificité pour évaluer les lésions endométriosiques. Plus récemment, des indications dans l'évaluation des prolapsus ont été également été proposées.

IRM du pelvis féminin, coupe sagittale médiane, adénomyose

8 . 4  -  L'échographie

8 . 4 . 1  -  Technique

L'échotomographieDéfinitionEnregistrement et analyse des échos de différents milieux et structures organiques, causés par l'application des ultrasons. Cette technique est notamment employée pour surveiller la grossesse. a, en gynécologie, un intérêt plus limité qu'en obstétrique, cependant dans de nombreuses situations elle est indiquée. L'échographie par voie vaginale a constitué un progrès incontestable, il reste cependant licite dans certaines situations de compléter l'examen par voie vaginale par l'échographie par voie sus-pubienne.

8 . 4 . 2  -  Indications

8 . 4 . 2 . 1  -  Pathologie ovarienne

L'échographie permet surtout de bien visualiser les ovaires qui, par leur situation profonde sont difficiles à explorer cliniquement. Toute la pathologie ovarienne sera donc une indication potentielle à l'échographie. On peut utiliser l'échographie dans le bilan d'une tumeur pelvienne afin de reconnaître la nature de la masse : liquidienne, on évoquera un kyste ovarienDéfinitionPetite poche remplie de liquide développée aux dépens d'un ovaire. Il s'agit d'une affection extrêmement fréquente, découverte la plupart du temps de manière fortuite au cours d'un examen d'imagerie (échographie par exemple). Ces kystes sont bénins dans la grande majorité des cas, et ont des causes variées. (voir kyste ovarien) ; solide, on évoquera une tumeur ovarienne (parfois maligne) ou un fibromyome utérin.

L'échographie reste indispensable lors d'une stimulation ovarienne et, en cas de FIVETE, pour la surveillance de la croissance folliculaire et la ponction des follicules mûrs : on utilise alors une sonde vaginale.

8 . 4 . 2 . 2  -  Pathologie utérine

L'utérus est également bien vu en échographie, l'endomètre se distinguant nettement du myomètre.

L'échographie est le premier examen à proposer dans l'évaluation des malformations de l'appareil génital féminin :

  • Pathologies du myomètre.
    • L'échographie est l'examen de référence dans le diagnostic des fibromes dont elle permet d'établir une cartographie précise,
    • L'échographie est moins performante pour le diagnostic d'adénomyose.
Échographie d'un utérus normal en début et fin de cycle : hystérosonographie
Échographie d'un utérus normal en début et fin de cycle : hystérosonographie
Échographie d'un utérus normal en début et fin de cycle

8 . 4 . 3  -  Utilisation du doppler à codage couleur

C'est un complément parfois utile de l'examen échographique. Le dopplerDéfinitionExamen échographique en deux dimensions non-invasif qui permet d'explorer les flux sanguins intracardiaques et intravasculaires. Elle est basée sur un phénomène physique des ultrasons, l'effet Doppler. (voir doppler) a démontré par exemple un intérêt dans l'évaluation de la nature bénigne ou maligne d'une masse ovarienne.

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