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Les examens complémentaires en gynécologie
Les examens complémentaires en gynécologie (comme dans les autres spécialités) ne doivent être demandés qu'après avoir fait un examen clinique soigneux. Il est en effet essentiel de prévoir un plan d'exploration en fonction des données de la clinique afin d'éviter de demander des examens complémentaires inutiles, coûteux, parfois pénibles pour la patiente, voire réellement dangereux.
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La courbe ménothermique
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Technique
Une courbe ménothermiqueDéfinitionTracé relevant les variations de la température corporelle rectale au cours d'un cycle menstruel. Pour établir une telle courbe, la température doit être prise tous les matins à la même heure, si possible avant le lever. On note également les dates des règles, douleurs pelviennes, saignements inter-menstruels, thérapeutiques prises, rapports sexuels. Le jour de l'ovulation, le changement des taux d'hormones circulant dans le sang (arrivée de progestérone) provoque une élévation d'environ un demi-degré Celsius. Cette élévation disparaît en fin de cycle, s'il n'y a pas eu de fécondation, au moment où le corps jaune régresse. Il est intéressant d'établir de telles courbes ménothermiques pour une femme qui veut pratiquer une contraception sans contraceptifs, uniquement basée sur l'évaluation du jour de l'ovulation. La méthode reste cependant très aléatoire car de nombreux facteurs peuvent perturber la courbe (se lever la nuit, toute maladie, etc.). trace le relevé de la température rectale prise tous les matins au réveil, à la même heure, avec le même thermomètre. Elle est inscrite sur un papier où la patiente devra porter, outre la température du matin :
- les règles,
- les douleurs pelviennes,
- les saignements intermenstruels,
- les thérapeutiques prises,
- les dates des rapports sexuels.
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Résultats
La courbe ménothermique normale comporte deux plateaux (figure ci-dessus : Aspect normal de la courbe ménothermique) :
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Principaux renseignements fournis par la courbe thermique
Pour qu'une courbe soit interprétable, il faut qu'elle soit construite avec soin et couvre plusieurs cycles menstruels. La courbe thermique renseigne sur le fonctionnement de l'ovaire, et plus précisément sur trois points :
- l'ovulation,
- la durée du corps jaune,
- la grossesse.
5. 1. 2. 1. 1 - L'ovulation
La courbe thermique ne fournit qu'une probabilité d'ovulation en montrant l'existence vraisemblable d'un corps jaune. La certitude de l'ovulation ne peut être fournie que par la survenue d'une grossesse ou l'examen cœlioscopiqueDéfinitionCœlioscopie ou laparoscopie : Technique chirurgicale mini-invasive de diagnostic (cœlioscopie proprement dite) et d'intervention (cœliochirurgie) sur la cavité abdominale, de plus en plus utilisée sur l'appareil digestif (chirurgie viscérale), en gynécologie, et en urologie. Elle fait partie des techniques d'endoscopie chirurgicale. (voir cœlioscopie et examen cœlioscopique) en période ovulatoire. On peut ainsi dépister des cycles anovulatoires et des ovulations tardives dans le cycle.
5. 1. 2. 1. 2 - La durée du corps jaune
Elle est jugée sur la durée du plateau hyperthermique. Normalement, la phase progestativeDéfinitionPhase progestative ou phase lutéale ou phase post-ovulatoire : Phase se situant après l'ovulation et jusqu'au dernier jour du cycle ovarien. La phase lutéale se termine donc lorsque la menstruation commence. Au point de vue hormonal, la phase lutéale du cycle menstruel est caractérisée par la présence de la progestérone. Tout dépendant des femmes, cette phase dure entre 11 et 18 jours. Le follicule de la phase folliculaire se transforme en corps jaune au moment de l'ovulation et pendant la phase lutéale, le corps jaune se développe ou bien dégénère s'il n'y a pas eu fécondation. du cycle varie peu dans sa durée, de 14 jours plus ou moins 2 jours. Mais on peut observer des plateaux progestatifs courts évoquant une insuffisance du corps jaune, voire un corps jaune abortif.
5. 1. 2. 1. 3 - La grossesse
- Un plateau progestatif de 21 jours permet d'affirmer avec certitude une grossesse au tout début, renseignements particulièrement précieux chez une femme suivie pour stérilité ou ayant des antécédents de grossesse ectopiqueDéfinitionGrossesse ectopique ou grossesse extra-utérine : Développement de l'ovule hors de la cavité utérine, soit dans une des trompes de Fallope (grossesse tubaire), soit dans l'ovaire (grossesse ovarienne), soit dans la cavité péritonéale (grossesse abdominale). La grossesse extra-utérine est une urgence chirurgicale dans sa forme rompue. Son diagnostic est de plus en plus précoce permettant d'éviter sa rupture et la mise en jeu du pronostic vital et permettant un traitement non chirurgical sous certaines conditions strictes. C'est une urgence chirurgicale pouvant compromettre le pronostic vital de la mère ou sa fertilité ultérieure. Chez les femmes sans contraception, les deux principaux facteurs de risque sont d'une part les antécédents d'infection génitale ou de chirurgie tubaire et d'autre part le tabac.,
- À l'inverse, lors d'un retard de règles, on peut affirmer l'absence de grossesse lorsqu'il n'y a pas de plateau hyperthermique. De même, au cours d'une grossesse menacée dans les premières semaines, la chute de la température au-dessous de 37° signifie la mort de l'œuf.
Il est à noter que dans près de 20 % des cas, la courbe thermique est difficile voire impossible à interpréter en raison d'une montée thermique en plusieurs paliers ou d'une désarticulation complète.
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Indications
La courbe ménothermique est utile en cas de bilan d'infertilité. Elle permet de déterminer la qualité des ovulations de la patiente.
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