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La poursuite des investigations
Après découverte et confirmation d'une anomalie mammographique infra-clinique, le choix entre l'arrêt de la démarche diagnostique, la simple surveillance, le recours aux techniques interventionnelles non-chirurgicales (cytoponctionDéfinitionPrélèvement (ponction) effectué à l'aiguille fine pour analyse au microscope des cellules obtenues. et/ou microbiopsies) ou aux techniques chirurgicales (exérèseDéfinitionIntervention chirurgicale consistant à retirer de l'organisme un élément qui lui est nuisible ou inutile (organe, tumeur, corps étranger, etc.). à visée diagnostique ou thérapeutique) dépend essentiellement du degré de suspicion de malignité établi à l'imagerie.
- Devant un aspect d'anomalie mammographique bénin (ACR2), il est recommandé d'arrêter la démarche diagnostique et de n'engager aucune surveillance particulière. Le suivi s'effectue selon des modalités de dépistage individuel, en fonction des facteurs de risque. Il n'y a pas de contre-indication à débuter ou poursuivre un THS de ménopause ou une contraception orale.
- Dans les anomalies probablement bénignes (ACR3), une surveillance clinique et mammographique est recommandée à condition que les données de l'imagerie soient concordantes, qu'il n'existe pas de facteurs de risque particulier et que la surveillance soit possible. La décision de surveiller est prise, si possible après double lecture (deux lecteurs radiologues) et au mieux de façon collégiale, en associant le médecin prescripteur. La surveillance mammographique s'effectue avec les mêmes incidences qui ont révélé l'anomalie. Le premier contrôle a lieu entre 4 et 6 mois selon le degré de suspicion de la nature de l'anomalie (plutôt 4 mois pour les opacités circonscrites et 6 mois pour les microcalcifications), puis tous les ans pendant au minimum 2 ans avant de reprendre le schéma de dépistage habituel. Dans les autres cas (données de l'imagerie non concordantes, risque élevé de cancer du sein, conditions non réunies pour permettre une surveillance, femme débutant une grossesse) ces anomalies doivent être explorées.
- Les anomalies suspectes (ACR4) doivent faire l'objet d'un prélèvement pour diagnostic histologique, si possible par technique interventionnelle non-chirurgicale. Cependant, la biopsie ou l'exérèse chirurgicale peuvent être préférées aux prélèvements non-chirurgicaux lorsque :
- Les techniques interventionnelles non-chirurgicales sont difficilement accessibles,
- Le degré de suspicion est suffisamment important (contexte de risque particulier),
- La patiente préfère une intervention chirurgicale d'emblée.
- Devant un aspect malin d'anomalie mammographique (catégorie ACR5), il est recommandé de réaliser systématiquement une biopsie ou une exérèse. La pratique préalable d'une technique interventionnelle non-chirurgicale peut se concevoir dans l'optique de préciser les modalités chirurgicales (cette remarque vaut aussi pour les ACR4 opérées).
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