4  -  Auscultation pulmonaire

4 . 1  -  Conditions

Elle doit répondre à deux règles :

  • Elle doit être bilatérale et comparative au niveau des deux hémithorax (faces antérieure et postérieure) de haut en bas y compris dans les creux sus-claviculaires et les aisselles
  • Le patient doit respirer profondément par la bouche.

4 . 2  -  Zones de projection

Les zones de projection stéthacoustiques des différents lobes sont :

  • Les zones dorso-basales pour les lobes inférieurs
  • Les zones sous mammelonnaires pour le lobe moyen et la lingula
  • Les creux sus et sous claviculaires pour les lobes supérieurs. 
Figure 44 : Auscultation pulmonaire : les différentes étapes
Figure 44 bis : Auscultation pulmonaire : les différentes étapes

4 . 3  -  Auscultation normale

Chez le sujet sain, l’auscultation pulmonaire permet d’entendre les bruits respiratoires normaux appelés murmure vésiculaire . Il résulte du mouvement de l’air dans l’arbre trachéobronchique et les alvéoles. Il est doux, humé en inspiration ; il est plus intense mais plus court en expiration. Il peut exister des variations d’intensité du murmure vésiculaire en fonction de l’épaisseur de la paroi thoracique (ex : murmure vésiculaire diminué chez le sujet obèse).

4 . 4  -  Auscultation anormale

A l’état pathologique, plusieurs anomalies peuvent être retrouvées à l’auscultation :                                                   

  • Des modifications du murmure vésiculaire :
    • Diminution du murmure vésiculaire : retrouvée de manière bilatérale dans l’emphysème pulmonaire traduisant une hypoventilation alvéolaire
    • Abolition du murmure vésiculaire : par interposition d’air (pneumothorax), de liquide (épanchement pleuralDéfinitionprésence de liquide dans la cavité pleurale), par condensation pulmonaire (comme dans les pneumopathies où le murmure vésiculaire est souvent masqué par des bruits surajoutés)                              
  • Des bruits surajoutés
    • Les râles  : bruits surajoutés intermittents en rapport avec la mobilisation de sécrétions bronchiques anormalement présentes dans l’arbre trachéo-bronchique. On distingue les râles bronchiques et les râles parenchymateux.
      • Les râles bronchiques sont dûs à la vibration de l’air dans des bronches enflammées ou rétrécies et dont le timbre dépend du calibre des bronches d’où ils naissent (ronflants dits « ronchi » de timbre grave dans les gros troncs bronchiques, sibilants de timbre aigu dans les bronches de plus petit calibre) Ce sont des râles secs entendus aux deux temps respiratoires mais plus nets à l’expiration.
      • Les râles parenchymateux . Ils ont de deux types les râles crépitants et les râles sous-crépitants
                                                     - Les râles crépitants ressemblent au bruit des pas dans la neige ou au froissement d’une mèche de cheveux près de l’oreille. Ils sont fins, secs, audibles à la fin de l’inspiration. Ils traduisent la présence d’un exsudat ou transsudat dans les alvéoles. Ils peuvent être localisés en foyer (pneumopathie) ou généralisés aux deux poumons comme lors de l’inondation alvéolaire par un transsudat présente dans l’insuffisance cardiaque gauche.
                                                  - Les râles sous-crépitants sont plus humides, aux deux temps, modifiés par la toux et traduisent la présence de sécrétions fluides dans les bronches et les alvéoles comme dans les suppurations pulmonaires.
    • Les frottements pleuraux  : liés au frottement des deux feuillets de la plèvre lorsqu’ils sont inflammatoires audibles sous la forme d’un bruit superficiel (allant du crissement du cuir neuf au frottement de la soie) aux deux temps respiratoires et non modifié par la toux et disparaissant en apnée. 
    • Les souffles dont les principaux sont le souffle tubaire et le souffle pleurétique. Ils correspondent à la transmission anormale du souffle glottique dans les zones du thorax où il est généralement absent. Les souffle tubaire est audible aux deux temps respiratoires, intense, de tonalité élevée, rude, lié à un syndrome de condensation pulmonaire comme dans les pneumopathies. Le souffle pleurétique est expiratoire, doux, de tonalité élevée, lié à un épanchement pleural.  

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