3 . 3  -  Examen de la région précordiale

3 . 3 . 1  -  Inspection

Réalisée dans les mêmes conditions que celles de l’examen de la cage thoracique. Elle recherche :

  • des pulsations visibles à gauche de la ligne médio-claviculaire ou du bord gauche du sternum témoins d’une dilatation respectivement des ventricules gauche ou droit.
  • des déformations : soulèvement de la région sous mammaire gauche pouvant témoigner d’un anévrysme pariétal du ventricule gauche ; bombement de l’extrémité supérieure du sternum en faveur d’un anévrysme de l’aorte ascendante.

3 . 3 . 2  -  Palpation

La palpation s’effectue soit avec la main droite posée à plat sur le thorax du malade, soit avec la pulpe des 3 doigts médians qui permet une palpation plus localisée. On palpe successivement :

  • l’extrémité interne du 2ème espace intercostal droit, zone de projection de l’orifice aortique
  • l’extrémité interne du 2ème espace intercostal gauche, zone de projection de l’orifice pulmonaire
  • la région sous-xiphoïdienne
  • le 5ème espace intercostal gauche sur la ligne mamelonnaire, siège du choc apexien ou choc de pointe, traduction de la contraction du ventricule gauche.


La palpation reconnaît les signes pathologiques suivants :

  • frémissement palpatoire (ou thrill) perçu par la paume de la main au niveau des différents foyers décrits précédemment, témoin du caractère organique d’un souffle.
Figure 33: Recherche d'un frémissement palpatoire
  • signe de Harzer  : perception des battements cardiaques au niveau de la région sous xiphoïdienne, témoin d’une hypertrophie du ventricule droit. 
Figure 34: Recherche de signe de Harzer
  • déviation du choc de pointe en dehors de la ligne mamelonnaire ou dans le 6éme espace intercostal gauche.

3 . 3 . 3  -  Auscultation

Technique d’auscultation
Conditions d’examen
L’auscultation obéit à certaines règles :

  • le patient est torse nu, dans une pièce calme
  • l’auscultation est réalisée grâce à un stéthoscope biauriculaire comportant un pavillon avec une membrane et un cône. La membrane est utilisée pour écouter les sons aigus (de haute fréquence) tels le B2, les claquements et les souffles. Le cône est utilisé pour les sons de basse fréquence tels le B3, le B4, les galops et le roulement diastolique. En exerçant une pression ferme, on privilégie la membrane alors que le cône est privilégié lorsque la pression est minimale.
  • On se place à la droite du patient pour diminuer les coudures du stéthoscope
  • Le patient est examiné en décubitus dorsal, puis latéral gauche puis debout ou assis penché en avant et dans certaines circonstances (recherche d’un souffle fonctionnel en cas de cardiomyopathie hypertrophique) après un effort. 
Figure 35: Décubitus latéral gauche
Figure 36: Penché en avant
  • On peut être amené à demander au patient de retenir quelques instants sa respiration afin de mieux percevoir certains sons parfois difficilement audibles
  • L’auscultation est systématique, foyer par foyer, en faisant varier la pression du pavillon
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