3 . 3 . 3 . 3  -  Variations des bruits du cœur

a. Modifications d’intensité des bruits du coeur


b. Dédoublement des bruits

Le dédoublement de B1 et B2 est audible lorsqu’il existe un laps de temps de 0,04 secondes entre les composantes droite et gauche des 2 bruits. Il existe un dédoublement physiologique du B2 à l’inspiration chez le sujet sain : l’inspiration a des effets opposés sur les cœurs droit et gauche. Elle augmente le retour veineux et le remplissage des cavités droites, allongeant le temps d’éjection du ventricule droit et retardant la fermeture des valves pulmonaires conduisant au retard du B2 pulmonaire ; elle diminue le retour veineux et le remplissage des cavités gauches ce qui diminue le temps d’éjection du ventricule gauche et avance le B2 aortique. Ce dédoublement disparaît à l’expiration.

En dehors du dédoublement physiologique, le dédoublement s’observe dans toutes les circonstances où il y a un asynchronisme entre les cavités droites et gauches : bloc de brancheDéfinitiontrouble de la conduction au sein d’une des 2 branches du faisceau de His à l’origine d’un élargissement du QRS sur l’ECG, surcharge volumétrique…). Le dédoublement large et fixe (non modifié par l’inspiration) de B2 est pathognomonique de la communication inter-auriculaireDéfinitioncommunication entre les 2 oreillettes par un défect du septum interauriculaire..


c. Bruits pathologiques surajoutés


On distingue les bruits systoliques et les bruits diastoliques. 

o       Bruits systoliques :

  • Le click éjectionnel : claquement proto-systolique, de timbre sec, soit d’origine valvulaire (dans le rétrécissement aortique ou pulmonaire) soit d’origine pariétale dû à une distension soudaine des parois artérielles ou pulmonaire sous l’effet de l’impact sur ces parois du jet systolique venant du ventricule.
  • Le pistol shot : bruit méso-systolique éclatant secondaire à la mise en tension soudaine de la paroi aortique sous l’effet de l’impact du jet systolique dans les insuffisances aortiques volumineuses.
  •  Le click mitral : claquement méso-télé-systolique bien audible au foyer mitral s’observant au cours du prolapsus valvulaire mitral où il peut être associé à un souffle d’insuffisance mitrale. Il est plus précoce en orthostatisme et retardé en position accroupie.
Figure 42 : Bruits systoliques

o       Bruits diastoliques :

  • Le claquement d’ouverture mitral : habituellement silencieuse, l’ouverture de la valve mitrale devient audible en proto-diastole en raison d’un changement de la texture de l’appareil valvulaire (calcifications) qui bombe en dôme dans la cavité ventriculaire gauche qui exerce un appel de sang.
  • Le B3 : comme vu dans le paragraphe précédent, il peut-être physiologique et ne se distingue de B3 pathologique qu’en fonction du contexte dans lequel il survient. Lorsqu’il est pathologique, il est lié à une augmentation de la pression auriculaire gauche ou à une dysfonction ventriculaire gauche. Il est recherché au foyer mitral, de préférence en décubitus latéral gauche.
  • Le quatrième bruit ou B4 : il est sourd et télé-diastolique. Il correspond à la phase de remplissage active du ventricule gauche résultant de la contraction auriculaire gauche. Il est toujours pathologique et traduit une perte de la compliance ventriculaire gauche.
  • Le galop : il est dû à l’association aux deux bruits du cœur d’un B3 ou B4 conduisant à l’auscultation à un rythme à trois temps évoquant le bruit d’un cheval au galop. Il constitue un des signes d’insuffisance cardiaque.     
Figure 43 : Bruits diastoliques
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