Les histoplasmoses sont des mycoses dues à Histoplasma capsulatum, dont il existe deux variantes : Histoplasma capsulatum var. capsulatum, agent de l’histoplasmose à petites formes ou « maladie de Darling », et Histoplasma capsulatum var. duboisii, agent de l’histoplasmose africaine à grandes formes. Ces deux histoplasmoses se distinguent par leur épidémiologie, leur symptomatologie clinique et l’aspect de l’histoplasme dans le tissu infecté.
Cette histoplasmose est la plus fréquente et la plus redoutable. Elle est la mycose opportuniste d’importation la plus souvent rencontrée en France métropolitaine, avec plus d’une dizaine de nouveaux cas par an. Un tiers des observations provient de patients atteints du sida.
Histoplasma capsulatum var. capsulatum est un champignon dimorphique présent dans les sols enrichis en fientes d’oiseaux (pigeons, étourneaux, volailles…) et en guanos de chauves-souris.
La contamination chez l’Homme se fait par inhalation de spores aéroportées et issues de la forme filamenteuse, particulièrement abondantes dans les endroits confinés comme les grottes, les galeries et tunnels (habités par des chauves-souris) ou, en zone rurale, dans les fermes, silos, pigeonniers et élevages intensifs de volailles (poulaillers). Il n’y a pas de contamination interhumaine par voie aéroportée.
Le cycle est résumé dans la figure 32.1
Les régions d’endémie sont les États-Unis (États du centre, du nord et de l’est), l’Amérique centrale et l’Amérique du Sud (dont Caraïbes et Guyane française), l’Afrique intertropicale et du Sud, l’Asie et l’Océanie (notamment la Nouvelle-Calédonie). L’histoplasmose à H. capsulatum est absente sur le continent européen sauf dans un foyer en Italie (région de l’Émilie-Romagne).
Des épidémies localisées surviennent lors de la destruction de pigeonniers, poulaillers, du creusement d’un puits, du percement d’un tunnel ou encore lors de la démolition d’un bâtiment ou lors de l’exploration de grottes au cours d’une expédition de spéléologie.
Au début des années quatre-vingt, l’histoplasmose à « petites formes » était en augmentation dans les régions d’endémies en raison du développement de l’infection par le VIH. Chez des sujets séropositifs pour le VIH, l’histoplasmose extrapulmonaire est un critère d’inclusion au stade sida.
En France métropolitaine, les cas d’histoplasmoses à « petites formes » surviennent chez des patients ayant séjourné en zone d’endémie, séjours pouvant remonter à plusieurs années. Il existe de rares cas transmis par le greffon lors de greffe d’organe solide.
