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Dimension éthique de l’alimentation chez un malade âgé
Le syndrome “anorexie-perte de poids” a des étiologies multiples chez le sujet âgé et fait intervenir à la fois les conséquences loco-régionales et systémiques des maladies en cause, les effets indésirables des thérapeutiques et les problèmes psychologiques.
La stratégie nutritionnelle peut se résumer à 3 étapes :
1. Améliorer le pronostic.
Si c'est impossible :
2. Eviter les complications.
Si c'est impossible :
3. Assurer le confort.
Si le devoir du médecin est de traiter la maladie, il n'a pas l'ambition, ni la possibilité, d'empêcher la fin de la vie. La situation est donc ambiguë… La dimension éthique d'une décision médicale se réfère aux fondements de la philosophie. Les repères relèvent d'un côté d'une morale du "Bien" d'origine aristotélicienne (traiter son malade avec tous les moyens à sa disposition…), et de l'autre d'une morale du respect de "l'Autonomie" d'origine kantienne (chacun a le droit de décider de ce qui est le mieux pour lui-même…). Des facteurs objectifs prédictifs du pronostic sont des aides de grande valeur. L'équipe gériatrique (médecins, infirmières et aides-soignantes) constitue le noyau au sein duquel doit s'organiser le débat. Il prend en compte les souhaits du malade, le pronostic, les difficultés techniques du traitement proposé, ce qu'on peut légitimement en attendre, le confort du malade et sa qualité de vie. La décision prise par l'équipe est le résultat d'un "consensus" remis en question régulièrement. L'avis de la famille peut être recueilli sans pour autant que la famille prenne part à la décision, pour éviter des conflits ou des situations de culpabilisation. L'attitude adoptée est proposée et expliquée à la famille du malade.
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