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Evaluation de l’état nutritionnel
L’évaluation de l’état nutritionnel concerne beaucoup de personnes âgées et particulièrement les malades.
Les sujets âgés concernés par l'évaluation de leur état nutritionnel sont nombreux.
En conséquence, seuls des paramètres simples et peu coûteux peuvent être utilisés.
Ils doivent répondre aux questions suivantes :
- Y a-t-il malnutrition ?
- Quel en est son type ? exogène, ou endogène par hypercatabolisme, ou des deux types ?
- Quelle en est l'intensité ?
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Diagnostic de la malnutrition
En pratique clinique quotidienne au domicile de la personne âgée, dans une institution gériatrique ou même dans un service hospitalier, l'analyse d'un relevé des ingesta par un tiers (membre de la famille ou aide-soignante) permet de dépister les patients à risque d'insuffisance d'apports. Ce relevé consiste à noter sur une feuille préparée à cet effet, la quantité de chaque met effectivement consommée pendant 3 jours consécutifs.
• Les mesures globales de masse corporelle
- Le poids est la mesure la plus simple à réaliser : il faut avoir une balance suffisament large, stable et fiable pour que la personne âgée puisse s'y tenir debout, ou une chaise-balance tarée avant chaque pesée. En institution, un système de pesée couplé au lève-malade est indispensable. Il faut répéter la mesure à chaque consultation et s'intéresser aux variations de poids en tenant compte de la possibilité de rétention hydrosodée. Une perte de 2 kg en un mois ou de 4 kg en 6 mois doit alerter le praticien.
- La mesure de la taille est plus discutable en pratique gériatrique. La distance talon-genou est bien corrélée à la taille maximale atteinte au cours de la vie. La taille n'a d'intérêt que pour calculer l'indice de masse corporelle de Quetelet (Poids/Taille2, en kg/m2) . En-dessous de 22 (le seuil est plus élevé que chez l’adulte), il faut considérer le malade comme malnutri.
• L'anthropométrie ( Voir les techniques de mesure en Annexe 3)
- La circonférence brachiale et la circonférence du mollet estiment la masse musculaire, principal composant de la masse maigre.
- Les mesures de l'épaisseur des plis cutanés sont des reflets de la masse grasse (mètre de couturière et compas de Harpenden).
Les mesures anthropométriques sont considérées comme spécifiques des compartiments mesurés, mais peu sensibles.
• La biologie
Les protéines circulantes (albumine et pré-albumine) sont sensibles aux variations de l'état nutritionnel, mais n'en sont pas spécifiques. En effet, un syndrome inflammatoire a
pour effet une baisse importante et rapide de l'albuminémie.
Une diminution du taux d’albumine peut être la conséquence d'une carence d'apports (il s'agit alors d'une malnutrition dite "exogène") et/ou d'un syndrome inflammatoire
(malnutrition "endogène"). Dans ce dernier cas, l'élévation de la C Réactive protéine (CRP) précise qu'un hypercatabolisme intervient dans le mécanisme de la malnutrition.
- L'albumine a une demi-vie de 21 jours. Son taux plasmatique normal chez le sujet âgé sain reste supérieur à 40 g/l (dosage par néphélémétrieDéfinitionLa néphélométrie, aussi appelée néphélémétrie, fait partie de la photométrie des milieux troubles. Elle mesure la lumière diffusée et nécessite l'emploi d'un fluorimétre. Les valeurs d'ondes utilisées varient entre 250 et 350 nm. La mesure est effectuée à 90° par rapport à la lumière incidente.La néphélométrie est une méthode utilisée pour doser des particules. Elle est utilisée pour mesurer les concentrations de protéines sériques par immuno précipitation : le sérum dilué est mis en présence d'un anti sérum spécifique et le complexe antigéne-anticorps antiprotéine précipite sous forme de fines particules permettant une analyse néphélémétrique. L'instrument utilisé pour faire les mesures est le néphélomètre., technique à exiger). Le seuil pathologique est situé à 35 g/l.
- La CRP a une demi-vie brève de 12 heures. Le seuil pathologique se situe au-dessus de 20 mg/l. Son élévation indique le caractère récent et l'intensité de l'inflammation.
Aucun des paramètres précités n'a suffisamment de sensibilité ou de spécificité pour permettre le diagnostic du type et de la sévérité de la malnutrition. Il est nécessaire d'as-
socier plusieurs paramètres simples, anthropométriques et biologiques (cf tableau 1).
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Evaluation du pronostic
Les marqueurs de l'état nutritionnel, l'albuminémie, les paramètres mesurant la masse musculaire et la masse grasse, l'appétit évalué subjectivement et la perte de poids récente, sont d'excellents marqueurs du devenir du malade âgé, que la variable étudiée soit la mortalité, la perte d'autonomie, la durée d'hospitalisation ou l'entrée en institution.
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Echelles de dépistage
L'association de différents paramètres , diagnostiques et pronostiques, a conduit à la création d'échelles de dépistage de la malnutrition : c'est le cas du Mini Nutritional Assessment (Annexe 4), qui repose sur un score sur 30 points. Ces échelles de dépistage sont destinées avant tout aux médecins généralistes. Il s'agit en effet d'outils peu coûteux, faciles à utiliser et rapides. Le sujet dépisté à l'aide d'une de ces grilles doit ensuite bénéficier d'un examen visant à préciser le type de la malnutrition, ses causes et sa sévérité.
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