10  -  Alimentation et hydratation en fin de vie

10 . 1  -  Préalables à l'alimentation

Il convient de traiter ce qui pourrait l'empêcher ou la rendre désagréable.

Contrôler la douleur et les autres symptômes : dyspnée, prothèses dentaires défectueuses, nausées, constipation, etc....

Assurer l'hygiène buccale : Un défaut d'hygiène buccale entraîne une sensation  de  soif,  produit  de  mauvaises odeurs,  rend  l'élocution  difficile  et cause des difficultés de déglutition. Les causes en sont nombreuses chez les malades âgés : déshydratation, respiration bouche ouverte, médications anti-cholinergiques  ou  antimitotiques, radiothérapie antérieure, hypovitaminose et surtout mycoses. Les soins de bouche nécessitent l'utilisation de solutions contenant un antifongique. Les solutions antiseptiques du commerce sont souvent irritantes.

• Traiter d'éventuelles anomalies endocriniennes ( dysthyroïdie,  diabète, insuffisance surrénalienne).

10 . 2  -  Principes de l'alimentation en fin de vie

Il n'y a plus l'exigence d'efficacité nutritionnelle. Les efforts cherchent à assurer un bien-être physique et moral en maintenant la symbolique du repas lorsque le patient le souhaite.

  • Respect  des  souhaits  du  malade concernant les quantités d'aliments : de petits repas fréquents (4 à 6/j) sont mieux tolérés.
  • Respect des habitudes alimentaires et des souhaits du malade.
  • Texture des aliments proposés appro- priée aux possibilités du malade : en cas de nausées, il est préférable d'offrir des plats froids, sans odeur. Glaces, crèmes et yaourts sont souvent appréciés.
  • Présentation attractive des plats, faits de petites portions.
  • Recherche de la convivialité.

10 . 3  -  Hydratation en fin de vie

La  déshydratation  est  fréquemment source de conflits au sein de l'équipe soignante ou avec la famille du malade, en raison de l'inconfort qu'elle est susceptible de provoquer. L'apport d'eau et de sels minéraux chez un malade trop faible pour boire efficacement est une autre source de conflits quand il faut recourir à une technique d'hydratation artificielle (perfusion ou usage d'une sonde naso-gastrique).

Hydratation  et  déshydratation  ont  des avantages et des inconvénients qu'il faut utiliser en fonction de la situation propre au malade, en évitant toute attitude dogmatique (cf Tableau 2). Qu'il y aît ou non recherche d'hydratation efficace, il faut néanmoins toujours assurer un état d'hygiène buccale parfait et soulager la sensation de soif par des pulvérisations d'eau dans la bouche.

 Haute Autorité de Santé. Stratégie de prise en charge en cas de dénutrition protéino-énergétique chez la personne âgée [en ligne]. Avril 2007. 

Tableau 2 : Les arguments pour ou contre la réhydratation du malade âgé en fin de vie
(d'après RM McCann et coll. & I Byock)
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