8  -  Support nutritionnel d’un malade âgé en situation d’agression métabolique

8 . 1  -  Chez le malade âgé en situation d'agression métabolique

la sévérité de la maladie et l'intensité de l'anorexie peuvent être telles que les techniques utilisées pour renforcer l'alimentation orale ne permettent d'obtenir ni la ration protéino-énergétique nécessaire, ni une hydratation correcte. Dans ces conditions, il faut mettre en œuvre les moyens capables d'apporter les nutriments nécessaires pour couvrir les besoins de base du malade  et  les  besoins  supplémentaires occasionnés par la maladie. Les besoins énergétiques doivent atteindre 35 à 45 kcal/kg/jour en 3 à 5 jours (soit 2100 à 2700 kcal/j pour 60 kg) et rester à ce niveau jusqu'à la normalisation du taux des protéines inflammatoires. Après correction de la phase aiguë la période de convalescence
nécessite encore des apports d'au moins 35 kcal/kg/j, jusqu'à la récupération d'un poids normal.

8 . 2  -  Les moyens

  • Les suppléments oraux

L'alimentation naturelle peut être enrichie en protides ou en énergie par le fractionnement des prises et des collations plus larges (à 10 heures, au goûter ou avant le coucher par exemple). Les préparations commerciales complètes (glucides, lipides, protides) sont d'utilisation simple et de goût acceptable, mais sont coûteuses et monotones si
leur  consommation  se  prolonge. Cependant, l'anorexie peut être telle que ces suppléments ne permettent pas d'obtenir  la  ration  protéino - énergétique nécessaire.

  • La nutrition entérale et parentérale

La nutrition entérale est la technique la plus adaptée et la mieux tolérée par le sujet  âgé.  La  nutrition  parentérale expose le malade aux risques d'hypervolémie, d'infection nosocomiale et de perturbations de l'équilibre hydro-électrolytique.  Ces  alimentations  artificielles ne peuvent pas être prescrites chez le malade âgé sans être accompagnées d'une réflexion éthique prenant en compte le pronostic et la qualité de vie.

  • L'hypodermoclyse

désigne la perfusion de liquides dans le tissu sous-cutané essentiellement à des fins de réhydratation. C'est une technique  employée  quasi-exclusivement en gériatrie (Annexe 5).

L’hypodermoclyse consiste à perfuser des liquides dans le tissu sous-cutané, à des fins  essentielles  de  réhydratation,  en dehors des situations d’urgence. C’est une technique employée quasi-exclusivement en gériatrie. Le  liquide  perfusé  ne  dépasse  pas  1,5 l/site/jour et doit être isotonique ou faiblement hypotonique.

ANNEXE 5 : L'hypodermoclyse
Avantages Inconvénients
  • facilité de mise en place
  • absence de risque de thrombose veineuse
  • bras du patient laissés libres
  • surveillance modeste
  • possibilité d'utiliser des débits de
perfusion élevés


  • danger des perfusions de solutés sans
électrolytes
  • infection au point d'insertion (rare)
  • douleur locale si ponction du muscle
  • œdème des parties génitales




8 . 3  -  Quel que soit le support nutritionnel adopté

la  tolérance  et  l'efficacité  doivent  être régulièrement évaluées par la surveillance régulière du poids, de la tension artérielle, de l'état d'hydratation, du transit digestif, de la position de la sonde gastrique ou du point d'insertion du cathéter. La biologie contrôle  la  glycémie,  l'équilibre  hydro -électrolytique et les protéines nutritionnelles du plasma.

L'efficacité de la réalimentation/réhydratation est évaluée sur :
- l'appétit,
- la guérison des infections,
- la cicatrisation des escarres,
- la reprise de la force musculaire qui intervient dès la première semaine de renutrition,
- l'augmentation  des  taux  plasmatiques de la préalbumine et de l'albumine, la diminution de la CRP, de l'orosomucoïde et la normalisation des  paramètres  biologiques  d'homéostasie.

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