6
-
Réactions psychologiques des patients âgés face aux maladies en phase terminale
La fin de vie provoque une période de crise psychologique intense durant laquelle la personne doit intégrer les pertes, accepter les changements, faire le deuil de sa vie et être capable de réinvestissement dans une existence devenue autre.
L'évolution psychologique qui mène à la mort se fait lors d'étapes qui dépendent du stade de la maladie, de la personnalité et des mécanismes de défense propres à chaque individu. E. Kübler - Ross a décrit schématiquement 5 étapes n'ayant pas un lien chronologique obligatoire entre elles.
-
Le refus, la dénégation sous l'effet du choc,
la prise de conscience de l'irréversibilité de la maladie et de la proximité de la mort, entraînent un état momentané de paralysie totale, physique et psychologique qui laisse la personne sidérée, vide de sentiments et de repères. Elle n'intègre pas les informations, elle refuse d'admettre un diagnostic ou un pronostic grave. Cette attitude traduit un mécanisme de défense inconscient qui permet à une personne confrontée au bouleversement de son existence de ne pas être
détruite.
-
La colère, la révolte, l'agressivité
Elle est le signe d'une frustration insupportable par rapport à ce que la maladie ou la vieillesse nous oblige à accepter et ce à quoi il faut renoncer. C'est une agressivité contre ceux qui ont encore la possibilité de vivre et de faire des projets. La colère peut se projeter sur la famille ou les soignants.
-
La culpabilité et le marchandage
Le patient ressent une culpabilité à renoncer et à accepter la fin, alors qu'il souhaite encore s'accrocher à la vie. Certains connaissent une boulimie et une soif de vivre qui bouleversent l'entourage.
-
La tristesse et la dépression
L'approche de la mort est une expérience de séparation qui entraîne de la tristesse. Un travail d'acceptation est nécessaire. Le passage par un état dépressif est fréquent.
-
L'acceptation, la résignation, le lâcher prise
Le malade accède à cette dernière étape s’il a eu du temps d’évoluer et a été aidé pour franchir les étapes précédentes. Il peut , dans l’ambivalence, exprimer en même temps une acceptation de la mort et de la vie. Malgré l'imminence de la mort, le patient sait vivre chaque instant intensément et est encore capable de projets. Inversement, certains patients confrontés à la fin de vie vivent cette crise sans expression, sans sursaut, avec un glissement progressif dans l'abandon, insensibles aux sollicitations de l'entourage. Parfois, la phase terminale déclenche des comportements régressifs pouvant se manifester par des propos confus ou délirants, ou évoquer des attitudes de nourrisson.
Tout au long de l'évolution psychologique de la phase terminale, il est important pour le personnel soignant de comprendre et de respecter les mécanismes de défense face à l'angoisse de la mort. L'écoute et la présence permettent au patient de partager ce qu'il ressent et d'accéder au stade de l'acceptation.
6/10