Points essentiels
  • La prévalence des douleurs augmente avec l'âge, notamment chez les patients porteurs d'une polypathologie avec perte d'autonomie d'origine physique et / ou psychique ou chez les sujets en fin de vie, le vieillissement modifie peu les seuils douloureux provoqués par des stimuli nociceptifs mais la perception est influencée par les expériences douloureuses antérieures, l'anxiété, la dépression et le vieillissement pathologique des zones corticales impliquées dans la douleur.
  • La symptomatologie douloureuse est souvent atypique et l’expression d'une douleur chronique peut prendre un masque trompeur à type de confusion, de perte d'autonomie ou de repli sur soi. L'évaluation est difficile, car 30 à 40 % des hospitalisés âgés présentent des déficiences sensorielles ou cognitives ou des troubles du langage.
  • L'approche de la mort provoque des réactions psychologiques qui doivent être analysées par l'équipe soignante et l'entourage pour assurer une prise en charge adaptée. Il importe de connaître les particularités d'utilisation des antalgiques au grand âge et les traitements des symptômes générateurs d'inconfort en fin de vie.
  • La douleur est une expérience sensitive et émotionnelle désagréable survenant après une lésion tissulaire aiguë ou présentée comme telle.
  • La douleur est dite chronique lorsqu'elle évolue depuis plus de 3 mois. Elle s'accompagne alors d'anxiété, d'insomnie, de perte d'autonomie et de détérioration de la qualité de vie, souvent associées à un sentiment d'abandon et / ou d'insécurité.
  • La douleur nociceptive est directement liée à un dommage tissulaire.
  • Les seuils et la tolérance de la douleur sont similaires chez les sujets jeunes et chez les sujets âgés.
  • La prévalence des plaintes douloureuses augmente avec l'âge. En milieu communautaire, le pourcentage des personnes qui déclarent avoir ressenti une douleur dans les deux semaines précédentes est de 25 à 30 % pour les 70 - 80 ans et de 40 % pour les plus de 80 ans, avec une nette prédominance féminine.
  • En institution, la douleur est encore plus fréquente (45 à 70 %). Elle est chronique dans un tiers des cas. Sa prévalence augmente chez le patient en fin de vie. Dans le mois qui précède la mort, 65 à 70 % des personnes présentent des douleurs permanentes ou très fréquentes.
  • La mort en gériatrie ne doit pas être comprise comme un échec bien que la médecine moderne revendique souvent le pouvoir de repousser les limites de la vie. Dans nos sociétés, 80% des gens qui meurent ont plus de 65 ans. La médecine gériatrique doit être capable d'établir un projet de soin et d'accompagnement incluant les proches, basé sur le soulagement de la douleur et l'écoute des besoins exprimés par le patient.