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La prise en charge de la douleur des sujets âgés
La prise en charge de la douleur de la personne âgée souffrante ne se limite pas à la prise en charge de la douleur. Plus que chez le jeune, la douleur chronique du sujet âgé est améliorée par une approche globale qui tient compte du retentissement psychologique et social de la pathologie algique. Il est nécessaire de traiter parallèlement à la douleur, l'anxiété, l'angoisse et la dépression réactionnelle. Il s’y associe le traitement des autres symptômes comme la dyspnée, la toux, les nausées, l'insomnie et l'agitation souvent présente au stade terminal de la maladie.
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Principes généraux
Les soignants doivent toujours expliquer aux sujets âgés la nature de leurs douleurs et les moyens mis en oeuvre pour les calmer.
Il est nécessaire de se fixer des objectifs : il est prioritaire de supprimer les douleurs de repos ; il faut obtenir un sommeil de bonne qualité ; il est nécessaire de réévaluer régulièrement l'effet du traitement et d'adapter les doses des antalgiques.
Lors de douleurs continues, il faut, comme chez les sujets jeunes, préférer la voie orale chaque fois que cela est possible. Il est indispensable de respecter des horaires de prises fixes déterminés, jour et nuit, par la durée d'action du médicament. Il est fondamental de maintenir un effet antalgique constant par une posologie régulière en évitant la prise au coup par coup (jamais de prescription : "en cas de besoin"...).
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Adjuvants ou traitements coantalgiques
Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) ont une activité analgésique limitée. Ils se fixent sur les protéines sériques et entrent en concurrence avec d'autres médicaments fréquemment prescrits chez la personne âgée (anticoagulants, antidiabétiques oraux, digoxine, antiépileptiques).
Les antidépresseurs , en cas de syndrome dépressif associé, ont une place de choix comme traitement adjuvant. Les tricycliques sont déconseillés du fait de leurs effets anticholinergiques majeurs. Néanmoins, dans le cas particulier des douleurs neurogènes, l’utilisation de faibles doses de tricycliques a montré une efficacité reconnue.
Les antiépileptiques, carbamazépine (Tégrétol®), clonazépam (Rivotril®), gabapentine (Neurontin®) sont utiles dans les douleurs de désafférentation mais leur posologie initiale doit être extrêmement faible pour éviter la survenue d’effets secondaires neuropsychiques.
La corticothérapie sous forme de méthylprédnisolone (Solumédrol®), à la dose de 40 à 120 mg / j, permet de réduire les effets secondaires de l'extension tumorale (hypercalcémie associée à des métastases osseuses, oedème cérébral, compressions nerveuses). Elle est utilisée à un stade tardif, souvent dans un but palliatif, car elle a
un effet bénéfique sur l'état général même à 20 mg par jour.
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Techniques non médicamenteuses
La kinésithérapie a une place de choix dans la prise en charge globale de la douleur. La mobilisation douce passive et les massages permettent de réduire les contractions douloureuses et l'enraidissement articulaire et ils procurent, s'ils sont prudents, une sensation de bien-être. En stimulant la proprioceptionDéfinitionEn physiologie, la proprioception désigne l'ensemble des récepteurs, voies et centres nerveux impliqués dans la perception, consciente ou non, de la position relative des parties du corps (Sherrington, 1906, Delmas, 1981)., les séances de kinésithérapie maintiennent le schéma corporel et évitent la désafférentation proprioceptive.
Les méthodes de relaxation comme la sophrologie représentent un savoir - faire particulier, peu répandu en gériatrie. Elles ont une utilité certaine en fin de vie chez des sujets n'ayant pas de trouble cognitif trop sévère.
Les techniques d'interruption des voies de la douleur sont rarement utilisées en dehors de la thermocoagulation percutanée du ganglion de Gasser dans les névralgies du trijumeau.
La neurostimulation transcutanée se discute pour les douleurs par lésion d'un plexus nerveux ou d'une racine d'un nerf périphérique.
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