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Evaluation de la douleur
La prise en charge correcte de la douleur chez les personnes âgées nécessite, comme chez l'adulte jeune, le recueil de l’anamnèseDéfinitionL’anamnèse est le récit des antécédents.L'anamnèse retrace les antécédents médicaux et l'historique de la plainte actuelle du patient (c'est-à-dire l'histoire de la maladie - terme qui n'est pas synonyme d'anamnèse), avec les résultats des différentes explorations déjà faites et les traitements entrepris. Plainte signifie ici de quoi se plaint le patient (et non pas faire une plainte). Elle est recueillie en général suite à un interrogatoire mené par un médecin auprès du patient ou de l'un de ses proches. Elle est le premier élément de l'examen médical proprement dit. Elle est colligée dans le dossier médical. C'est la première étape pour aboutir au diagnostic., un examen clinique et un diagnostic précis.
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La verbalisation des symptômes
L'interrogatoire du patient et de son entourage reste l’élément déterminant dans l’évaluation de la plainte douloureuse. Il fera préciser la localisation, le type, la durée, l'intensité de la douleur, les facteurs déclenchants ou soulageants. Il permet d’apprécier le retentissement sur les activités de la vie quotidienne et le vécu de la douleur. Néanmoins, un tiers des patients âgés hospitalisés présentent des handicaps sensoriels, des troubles du langage ou un déficit cognitif gênant l’expression de leur douleur.
Pour cette catégorie de personnes âgées, il est important d'observer certains paramètres physiologiques tels que la fréquence cardiaque et respiratoire, la présence de sudation, le tonus musculaire, mais surtout le comportement du patient (posture, cris, expression du visage).
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Evaluation de l'intensité de la douleur
Lorsque la communication est possible, les capacités visuelles et cognitives permettent l’utilisation de l’échelle visuelle analogique (EVA). Cette échelle d’auto-évaluation permet au patient d'indiquer sur une ligne de 10 cm l'intensité de sa douleur au moment de l'examen.
Elle a été validée en gériatrie, mais elle demande des capacités d'abstraction et de compréhension qui en limitent l'usage chez les personnes âgées (en pratique, moins de 3 personnes âgées sur 10 comprennent le fonctionnement de l'échelle visuelle analogique).
De ce fait, l'échelle verbale simple et l'échelle numérique ont la préférence de certaines équipes soignantes.
Chez les patients ayant des troubles de la compréhension et/ou de la communication, des échelles d'observation comportementale sont utilisées comme chez l'enfant. L'observateur doit analyser les modifications comportementales des personnes âgées douloureuses dans trois registres :
- le retentissement somatique en notant la position antalgique au repos, l'hypertonie et l'opposition à la mobilisation, la protection des zones douloureuses, les plaintes, les cris et surtout l'expression du visage (rictus, grimaces, froncement des sourcils, yeux clos...)
- le retentissement psychologique en notant le sommeil, la communication avec l'entourage, l’angoisse, l’existence d’un état régressif ou dépressif.
- le retentissement psychosocial en notant la limitation des actes de la vie quotidienne provoquée par la douleur au moment des transferts, de la marche, de la toilette et des repas
L'échelle Doloplus est un instrument d'hétéro-évaluation validé, fondé sur l'observation comportementale (Tableau 1).
L'évaluation comportementale de la douleur contribue à la prise en considération, trop souvent négligée, de la douleur chez les patients âgés dépendants.
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