Différents niveaux d'intégration des outils numériques pour l'enseignement
Les apports des technologies numériques comme aide à l'enseignement et à l'apprentissage ne vont pas de soi : ce n'est pas tant l'outil lui-même qui est porteur de cette aide mais plutôt la façon dont les enseignants, et les élèves, les utilisent et en tirent profit en fonction des objectifs éducatifs visés. Une des questions qui se pose est alors de savoir comment cette instrumentation numérique de l'activité de l'enseignant et de celle des élèves, peut constituer une plus value pour les apprentissages en EPS.
Un modèle pour intégrer les technologies numériques : le modèle SAMR
Elaboré par Ruben R. Puentedura (http://hippasus.com/blog/), repris et développé en EPS par Tomaszower et Lacroix (2015, http://eps.ac-creteil.fr/spip.php?article899), ce modèle explique comment la technologie peut avoir un réel impact sur l'enseignement et l'apprentissage.
http://www.hippasus.com/rrpweblog/archives/2012/01/19/SAMR_GuidingDevelopment.pdf.
Ce modèle présente l'apport des nouvelles technologies en éducation en indiquant quatre étapes progressives (ou niveaux) d'intégration des outils numériques : il distingue les niveaux de Substitution, Augmentation, Modification et Redéfinition. Il montre qu'intégrer les TICE ne signifie pas utiliser la technologie à tout prix, mais engager l'élève dans l'apprentissage. La technologie doit alors devenir un outil pour atteindre des objectifs éducatifs précis.
Niveau 1 : « Substitution »
A ce premier stade d'intégration, les technologiques numériques se substituent aux outils déjà existants et sont utilisées pour effectuer les mêmes tâches qu'avant : par exemple, recueillir ou consulter des données sous forme numérique plutôt que sur format papier ; présenter une situation d'apprentissage aux élèves via l'interface de tablettes ; utiliser un diaporama vidéo remplaçant une démonstration de l'enseignant.
Niveau 2 :« Augmentation »
Les technologies numériques apportent ici un complément, un supplément, pour réaliser plus efficacement des tâches courantes : par exemple, faire l'appel avec une tablette et transmettre directement le relevé des absences à la vie scolaire (à condition de disposer d'une connexion internet) ; relever des informations sur les prestations des élèves dans un fichier informatique pour en extraire une analyse exploitable en direct avec eux ; utiliser l'autoscopie avec les élèves pour qu'ils identifient mieux leurs points forts et points faibles.
Niveau 3 : « Modification »
Ici, les technologies modifient les outils existants en transformant des tâches scolaires habituelles, en les enrichissant : par exemple, le visionnement par un groupe d'élèves se filmant à un atelier en gymnastique, suivi de discussions entre eux , les amène à mieux percevoir des erreurs d'alignement segmentaire, de rectitude du corps, de vitesse de rotation...
Niveau 4 : « Redéfinition »
Les technologies contribuent, à ce dernier stade, à redéfinir ou créer de nouvelles tâches qui étaient impossibles auparavant : par exemple, l'usage de la fonction « replay » ou « ralenti » lors du visionnement d'une vidéo, permet de repérer des caractéristiques du mouvement impossibles à identifier à l'œil nu, et de redéfinir ensuite les aspects moteurs à corriger par l'élève. Ou encore, les fonctions de stockage permettent de recueillir et mémoriser des données sur la prestation de chaque élève au cours des leçons pour les aider à se situer dans leur parcours de formation.