Former à l'intervention en EPS

Reflet de pratiques d'élèves et d'enseignants en cours d'EPS

« Mardi, 10 heures : la classe de 4e3 se rend au gymnase municipal. Sous le regard du professeur d'EPS, les élèves, répartis en quatre groupes depuis le début du cycle de gymnastique, installent quatre ateliers : saut de cheval, barres parallèles, sol, poutre. Puis, ils se placent rapidement en file indienne, passent à tour de rôle, replacent un tapis au sol... Manifestement, ils savent déjà s'organiser collectivement. Parfois, la difficulté de certains exercices leur impose de s'entraider : ils se tiennent pour parer un déséquilibre, accélérer une rotation du corps... Certains observent et renseignent des fiches pendant que d'autres réalisent l'exercice demandé. L'ambiance demeure studieuse, même si certains s'autorisent ponctuellement des écarts de conduite (chahut, bavardages...).

Pendant ce temps, l'enseignant circule dans le gymnase. Il guide et supervise l'activité des élèves par des interventions qui varient au fil du temps. Il accompagne par ses conseils, incitations et encouragements, et par des gestes. Parfois, en retrait, il observe l'ensemble de la classe. À d'autres moments, il corrige les élèves en les interpellant à distance ou en se rapprochant d'eux. Si les élèves ne sont pas suffisamment concentrés ou engagés dans la tâche, il montre son désaccord par un ton sec et une posture dissuasive. Mais la tonalité émotionnelle de ses interventions n'est pas toujours celle de la réprimande. La plupart du temps, il intervient pour aider, démontrant un véritable savoir-faire dans le guidage et l'accompagnement des apprentissages. » ( Huet & Gal-Petitfaux, 2011, p. 61[1])

Les activités déployées par l'enseignant et les élèves de cette classe en EPS pourraient sembler a priori désordonnées pour un observateur peu familier des situations scolaires. Pourtant, elles sont agencées sous une forme structurée, sédimentée dans la culture de l'école, qu'on appelle : la leçon. Elles ne sont pas le fruit du hasard mais elles sont organisées :

• d'une part, elles sont délimitables et ordonnées en une succession de séquences de travail choisies par l'enseignant pour structurer le déroulement de sa leçon. Elles constituent ainsi le scénario de la leçon. L'exemple de cette leçon de gymnastique met en évidence le trajet et l'arrivée de la classe au gymnase, puis l'installation du matériel de gymnastique, et enfin le travail dans les ateliers.

• d'autre part, chacune de ces séquences repose sur un dispositif d'organisation de la classe et des tâches finalisées par des objectifs d'apprentissage que l'enseignant a lui même conçus pour faire travailler et apprendre les élèves. Par exemple, la troisième séquence de cette leçon caractérise ce qui est traditionnellement appelé un dispositif de « travail par ateliers » en gymnastique : ici, l'enseignant attend des élèves qu'ils travaillent par petits groupes, en relative autonomie et en coopérant, pour apprendre des habiletés gymniques définies pour chaque atelier et agrès gymnique, et selon des règles précises de sécurité.

  1. Huet, B., & Gal-Petitfaux (dir.) (2011). L'expérience corporelle. Collection "Pour l'action". Paris : Editions Revue EP.S.
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