7  -  Infections urinaires chez la femme enceinte


Ce sont les infections bactériennes les plus fréquentes au cours de la grossesse du fait de facteurs favorisants :

  • modifications physico-chimiques de l’urine ;
  • action myorelaxante sur le sphincter de la progestérone ;
  • compression vésicale par l’utérus gravide.

7 . 1  -  Bactériurie asymptomatique


Par définition, il s’agit d’une patiente asymptomatique avec deux ECBU positifs avec la même bactérie (bactériurie ≥ 105 UFC/mL). Le dépistage est recommandé pendant la grossesse, tous les mois à partir du 4e mois, par une BU suivie d’un ECBU en cas de positivité.

En l’absence de traitement, la persistance de la bactériurie tout au long de la grossesse majore le risque de PNA (20 à 40 %) et le risque de complications fœtales (accouchement prématuré, infection néonatale).

L’antibiothérapie est systématique, après obtention de l’antibiogramme, en privilégiant :

  • amoxicilline ;
  • céfixime ;
  • cotrimoxazole (à éviter par prudence au 1er trimestre) ;
  • nitrofurantoïne (à éviter au 9e mois) ;
  • pivmécillinam.

La durée du traitement est de 5 jours (7 jours pour nitrofurantoïne). Un ECBU de surveillance 8 à 10 jours après l’arrêt du traitement est nécessaire, suivi d’un ECBU mensuel.

7 . 2  -  Cystite aiguë gravidique


Le diagnostic repose sur les symptômes et la réalisation d’un ECBU. Le traitement antibiotique probabiliste doit être débuté sans attendre les résultats de l’antibiogramme (risque materno-fœtal) en utilisant céfixime ou nitrofurantoïne (sauf au 9e mois). L’antibiothérapie de relais sera adaptée à l’antibiogramme comme pour la bactériurie asymptomatique (choix et durée). Un ECBU de surveillance 8 à 10 jours après l’arrêt du traitement est nécessaire, suivi d’un ECBU mensuel.

7 . 3  -  Pyélonéphrite aiguë gravidique


L’hospitalisation initiale est recommandée. Le bilan en urgence comprend un ECBU, une échographie des voies urinaires et un bilan du retentissement materno-fœtal.

L’antibiothérapie probabiliste doit être débutée en urgence, idéalement par une C3G parentérale (ceftriaxone ou céfotaxime). En cas de forme sévère (PNA obstructive, sepsis sévère) ou en cas de sepsis, il faut ajouter initialement un aminoside (amikacyne, gentamycine, nétilmicine, tobramycine) pendant 1 à 3 jours. En cas d’allergie on peut s’orienter vers des molécules comme l’aztréonam ou une monothérapie d’aminoside. L’antibiothérapie de relais sera adaptée à l’antibiogramme pour une durée totale d’au moins 14 jours. Un ECBU de contrôle est recommandé 48 heures après le début de l’antibiothérapie et est nécessaire dans les 8 à 10 jours après l’arrêt du traitement, suivi d’un ECBU mensuel. Une surveillance clinique maternelle et fœtale est indispensable.

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