6  -  Examens complémentaires

6 . 1  -  Biologiques


On distingue les examens biologiques réalisés dans le cadre de l’urgence – qui est en général celui de la colique néphrétique, afin de poser le diagnostic et d’affirmer le caractère simple ou compliqué de la crise –, de ceux réalisés pour la prise en charge et le suivi au long cours. Ces derniers, comprenant un bilan métabolique de base et l’analyse morphologique du calcul, ont pour but de retrouver l’étiologie de la maladie lithiasique et permettre ainsi un traitement optimal limitant les récidives.

1) La bandelette urinaire (BU)

Dans la pathologie lithiasique, la bandelette urinaire réactive permet une détection rapide d’hématurie microscopique ou d’infection urinaire. Elle est réalisée de façon systématique par l’infirmière des urgences devant tout patient présentant une suspicion de colique néphrétique aiguë.

Elle est également intéressante dans la prise en charge au long cours pour la mesure du pH urinaire et donc le suivi des objectifs thérapeutiques. Sa faisabilité au lit du patient et son excellente valeur prédictive négative en font un examen de choix.

Pour l’hématurie, le taux de détection de la BU est de 150 μg d’hémoglobine/L correspondant à 5 000 érythrocytes/mL.

La détection de la leucocyturie se fait par le dosage de la leucocyte-estérase produite par les polynucléaires neutrophiles. Ce test est assez sensible, permettant de détecter une leucocyturie > 104 leucocytes/mL. La détection des nitrites, témoin de la bactériurie, est basée sur la transformation des nitrates en nitrites par des bactéries présentant une nitrate-réductase (entérobactéries). Le seuil déterminant est de 105 UFC/mL.

Une bandelette est considérée comme négative si on ne détecte ni leucocyturie ni nitrites. On peut alors exclure avec une excellente probabilité le diagnostic d’infection urinaire.

Une bandelette est considérée comme positive si on détecte une leucocyturie et/ou des nitrites. Cette positivité n’affirme en aucun cas le diagnostic d’infection urinaire mais doit être considérée comme ayant seulement une valeur d’orientation.

Le risque de faux-négatifs est très faible (3 %) mais possible pour le test des nitrites en cas de :

  • bactériurie faible (dilution des urines, séjour des urines dans la vessie < 4 heures, compte de bactéries trop faible) ;
  • régime restreint en nitrates, pH urinaire acide ou traitement diurétique ;
  • infection causée par certaines bactéries non productives de nitrites comme les infections à streptocoques, entérocoques, Acinetobacter spp. ou S. saprophyticus.

2) L’ECBU

L’examen cytologique et bactériologique des urines est à réaliser en complément de la bandelette urinaire si celle-ci est positive.

Il est indispensable en cas de suspicion de pyélonéphrite obstructive et doit être réalisé avant toute antibiothérapie. Une mise en culture et un antibiogramme doivent être réalisés afin de pouvoir secondairement adapter l’antibiothérapie.

3) Hémocultures

Doivent être réalisées de façon systématique et répétée dans le cadre d’une fièvre > 38,5 °C lors d’une pyélonéphrite obstructive. Elles permettent de détecter une éventuelle septicémie.

4) Biologie standard

Le seul examen biologique réalisé systématiquement aux urgences dans le cadre d’une colique néphrétique aiguë non compliquée est le dosage de la créatinine(cf. note : 4). Cependant, une NFS et un ionogramme sanguin sont très souvent réalisés.

5) Spectrophotométrie infrarouge

Elle peut être réalisée sur des calculs expulsés spontanément ou sur des fragments recueillis après traitement.

Elle permet de déterminer précisément la composition moléculaire et cristalline des calculs.

En fonction de la composition et de la structure du calcul, différentes causes peuvent être proposées.

6) Bilan métabolique de première intention(cf. note : 5)

Ce bilan est actuellement systématiquement prescrit dès le premier épisode lithiasique.

Il comprend :

  • un bilan sanguin : créatininémie, calcémie, glycémie à jeun, uricémie ;
  • un bilan sur urines de 24 h : créatinine, volume total, calcium, sodium, urée, urates ;
  • un bilan sur urines du matin (à jeun) : pH, densité, BU, cristallurie.

Les conditions de recueil des urines de 24 h doivent être précises.

Il est important que le patient ne modifie pas ses habitudes alimentaires pour la réalisation de ce bilan.

Il doit être réalisé à plus d’un mois d’un épisode aigu ou d’un geste urologique.

Notes
  1. 4 : Guidelines on urolithiasis. EAU (European Association of Urology) 2011.
  2. 5 : Recommandations pour le bilan métabolique et la prise en charge médicale de la lithiase. CLAFU (Comité lithiase de l'Association française d'urologie) 2011.
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