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Troubles des apprentissages
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Pour bien comprendre
Ils sont définis comme une perturbation du développement des aptitudes, en dehors de toute étiologie somatique (auditive, visuelle, neurologique), de tout retard mental, et de tout trouble envahissant du développement.
L’enquête clinique et paraclinique devra absolument éliminer ces différentes causes.
On distingue plusieurs types de troubles des apprentissages :
- troubles du développement du langage : langage oral ou écrit ;
- autres troubles des apprentissages : dyspraxie, dyscalculie ;
- trouble déficit de l’attention/hyperactivité (TDAH).
Le retard scolaire se définit comme un décalage dans les apprentissages attendus d’un élève donné dans une classe donnée, et les acquisitions (insuffisantes) que l’élève parvient à effectuer. L’échec scolaire correspond à un retard scolaire supérieur à 2 ans.
Une évaluation du dysfonctionnement triangulaire relationnel « enfant-famille-école » permet d’assurer l’orientation et le suivi de l’enfant, selon les facteurs de vulnérabilité mis en évidence.
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Troubles du développement du langage
Généralités
La SFP (Société française de pédiatrie) a édité un guide pratique afin d’aider les praticiens dans le dépistage et le diagnostic de ces troubles.
Tout signe d’appel (tableau 3.4) évoquant une difficulté de langage (oral ou écrit) doit être pris en compte à tous les âges.
Troubles du langage oral
C’est un motif de consultation fréquent à l’âge préscolaire (10 % de la population).
Le moment optimal de dépistage se situe en classe maternelle. Le médecin traitant peut mettre en évidence une non-acquisition d’un développement normal du langage oral grâce aux questions types du carnet de santé, ainsi qu’à la réalisation de tests de langage.
Lors du bilan de santé systématique au cours de la 4e année : l’enfant doit « faire des phrases bien construites », et « utiliser les articles et les prépositions » ; le test de langage utilisé est l’ERTL4 (Épreuve de repérage des troubles du langage à l’âge de 4 ans).
L’analyse des troubles du langage permet de caractériser leur nature :
- troubles de l’articulation = erreur dans l’exécution de production d’un phonème :
- zézaiement,
- chuintement ;
- dysphasie = structuration déviante, lente et dysharmonieuse du langage ;
- bégaiement = trouble fonctionnel du rythme de parole en présence d’un tiers ;
- retard simple de langage = troubles de la syntaxe et de la linguistique.
Il est nécessaire d’éliminer un déficit sensoriel notamment auditif.
Un bilan orthophonique avec rééducation si nécessaire doit être prescrit. L’âge optimal d’intervention pour une rééducation orthophonique se situe entre 5 et 6 ans.
Un retard simple de langage est le plus fréquent et d’évolution favorable avant l’âge de 6 ans.
Éliminer une surdité devant tout retard de langage oral.
Troubles du langage écrit
C’est un motif de consultation fréquent à l’âge scolaire (2–8 % de la population).
Le diagnostic est souvent porté dès la première année de scolarité au CP.
On distingue deux « versants » (souvent associés) de troubles du langage écrit :
- la dyslexie = difficultés d’apprentissage de la lecture et de l’acquisition de son automatisme ;
- la dysorthographie = difficultés d’apprentissage de l’expression écrite.
Une prise en charge multidisciplinaire spécialisée est nécessaire.
Elle doit être précoce pour éviter un retard scolaire important pour l’enfant. Elle fait appel à une rééducation orthophonique et à des adaptations pédagogiques (soutien scolaire), associées parfois à un soutien psychologique.
Prise en charge des troubles du langage = orthophonie ± évaluation psychologique.
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Autres troubles des apprentissages
Dyspraxie
Sa prévalence est de 5 à 7 % des enfants âgés de 5 à 11 ans.
Les plaintes scolaires débutent dès l’école maternelle, avec des difficultés au niveau du graphisme puis des mathématiques.
La dyspraxie développementale est un trouble important sur le plan moteur et de l’organisation spatiale : difficultés à planifier, programmer et coordonner les gestes complexes intentionnels (écriture, habillage…).
La prise en charge est multidisciplinaire et précoce : rééducation (ergothérapie, psychomotricité, orthoptie) et aménagements pédagogiques.
Dyscalculie
Sa prévalence serait de 2 à 6 % des enfants, mais il existe un sous-diagnostic.
La dyscalculie développementale est un trouble des compétences numériques et des habiletés arithmétiques, comprenant aussi bien des difficultés de calcul proprement dites, que des déficits dans d’autres activités numériques (manipulation de systèmes numériques, comptage, lecture et écriture de nombres).
La prise en charge est également multidisciplinaire et précoce : rééducation orthophonique et psychomotrice, avec adaptations pédagogiques.
Troubles des apprentissages : enfants d’intelligence normale, pas de déficit neurologique ou sensoriel, pas de psychopathologie, pas de carence pédagogique.
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Trouble déficit de l’attention / hyperactivité (TDAH)
Généralités
Sa prévalence est estimée à 3–5 % des enfants d’âge scolaire, avec une prédominance masculine.
Les troubles des apprentissages ne sont pas constants ; mais environ 50 % de ces enfants seraient en grave échec scolaire.
Il convient de le différencier des autres causes d’instabilité psychomotrice : états d’agitation secondaire à des médicaments (corticoïdes), à des maladies somatiques (endocrinopathie, épilepsie), à des troubles anxieux ou de la personnalité, mais aussi des états de turbulence sans troubles de l’attention chez certains enfants.
Diagnostic
L’enfant souffre de difficultés précoces et durables dans trois domaines :
- déficit attentionnel :
- impossibilité de maintenir son attention sur une activité,
- distraction facile par n’importe quel stimulus extérieur ;
- hyperactivité motrice :
- activité motrice excessive inappropriée, inefficace et désordonnée,
- incapacité à tenir en place ;
- impulsivité :
- comportement désordonné voire dangereux, pas d’anticipation du danger,
- incapacité à attendre son tour, réactions impulsives aux frustrations.
Le diagnostic est avant tout clinique.
Les échelles de Conners permettent une évaluation quantifiée et reproductible de la symptomatologie.
Une évaluation multidisciplinaire est nécessaire : examen neuropsychologique, orthophonique et de psychomotricité.
TDAH : déficit attentionnel, hyperactivité motrice, impulsivité.
Prise en charge
La prise en charge est multidisciplinaire et comporte :
- une aide psycho-éducative pour l’enfant et les parents ;
- une rééducation pour les troubles des apprentissages associés ;
- des aménagements pédagogiques.
Un traitement pharmacologique par méthylphénidate (Ritaline®) peut être prescrit.
Sa prescription initiale est hospitalière, réservée aux seuls services spécialisés de psychiatrie, neurologie et pédiatrie, sur une ordonnance sécurisée d’une validité de 1 an. Le renouvellement tous les 28 jours peut être effectué par tout docteur en médecine.
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