3  -  Aspects pathologiques des développements psychomoteur, intellectuel, affectif et social

3 . 1  -  Retard de développement psychomoteur

3 . 1 . 1  -  Retard vis-à-vis des 4 principales acquisitions


Identification d’un retard psychomoteur


Circonstances de mise en évidence :

  • un examen de dépistage approfondi chez un nourrisson ayant des facteurs de risque ;
  • un retard objectivé par rapport à la chronologie habituelle lors du suivi systématique ;
  • l’inquiétude rapportée par les parents.

Facteurs de risque possibles à identifier :

  • antécédents familiaux :
    • consanguinité, fausses couches inexpliquées,
    • retard psychomoteur inexpliqué, maladies neurologiques ;
  • antécédents obstétricaux :
    • anomalie cérébrale échographique, RCIU, prématurité,
    • intoxications maternelles, infections à CMV et toxoplasmose ;
  • antécédents néonatals :
    • souffrance néonatale, infection périnatale, ictère nucléaire,
    • hypoglycémies ou convulsions néonatales, microcéphalie.

Le médecin doit toujours tenir compte de la variabilité interindividuelle du développement psychomoteur. Celle-ci est illustrée par les « fourchettes » des âges d’acquisitions présentées dans le DENVER, échelle de développement souvent utilisée.

Certains signes à un âge donné doivent toutefois alerter (tableau 3.3).

Tableau 3.3 Signes d’alerte de retard psychomoteur
→ Absence de tenue de tête à l’âge de 4 mois
→ Persistance des réflexes archaïques à l’âge de 6 mois
→ Absence de tenue assise, mauvaise préhension volontaire à l’âge de 9 mois
→ Pas de marche à l’âge de 18–24 mois
→ Absence de parole à l’âge de 2 ans et absence de phrase à l’âge de 3 ans

Retenir les signes d’alerte de retard de développement psychomoteur.

Analyse du retard psychomoteur

Un retard de développement psychomoteur peut être :

  • global (= homogène) : tous les types d’acquisitions sont concernés ;
  • ou spécifique (= hétérogène) : seul un type d’acquisition est concerné.

Ses caractéristiques évolutives doivent être analysées :

  • retard psychomoteur ancien avec poursuite lente des acquisitions :
    • tableau le plus fréquent, anamnèse à la recherche de facteurs de risque,
    • évocateur d’une pathologie neurologique fixée ;
  • retard psychomoteur acquis après une période initiale normale :
    • examen clinique à la recherche de signes neurologiques associés,
    • évocateur d’une pathologie neurologique évolutive.

Analyse du retard psychomoteur : homogène ou non, ancien ou acquis.

Conduite à tenir

Enquête clinique :

  • facteurs de risque de retard psychomoteur (voir supra) ;
  • examen somatique complet en particulier :
    • syndrome dysmorphique,
    • évaluations neurologique, ophtalmologique et ORL ;
  • données psychoaffectives reliées à l’environnement.

Enquête paraclinique :

  • orientée en fonction des données cliniques et de l’analyse du retard psychomoteur ;
  • peut comporter selon le contexte : IRM cérébrale, bilan métabolique, examen du LCR, sérologies virales, électroencéphalogramme, caryotype standard…

Principes de prise en charge :

  • un suivi multidisciplinaire avec orientation vers un CAMSP ;
  • une rééducation psychomotrice pour l’enfant ;
  • un accompagnement psychologique des parents.

Suivi multidisciplinaire, orientation vers un CAMSP, accompagnement parental.

3 . 1 . 2  -  Retard des autres paramètres d’évaluation


Troubles du comportement alimentaire (TCA)

L’anorexie du nourrisson d’opposition débute vers l’âge de 12–18 mois.

Il s’agit d’un refus du nourrisson de se nourrir, d’ouvrir la bouche, d’avaler, avec parfois des vomissements environ 30 minutes après les repas. Le refus alimentaire est qualifié de passif, si l’enfant laisse dégouliner les aliments le long de la bouche ou les régurgite. Il est qualifié d’actif, s’il manifeste une opposition violente au forcing alimentaire.

Le pronostic est habituellement bon avec des conseils éducatifs. Il est plus réservé en cas de signes de gravité : retard de croissance staturo-pondérale, symptômes dépressifs, perturbation importante de l’interaction mère-enfant. Une étiologie organique doit toujours être éliminée, et l’enfant confié à une équipe pédopsychiatrique.

Le mérycisme débute entre les âges de 6 et 9 mois, habituellement chez un garçon.

Il s’agit de régurgitations actives et répétées des aliments, suivies de leur mâchonnement. Le linge du nourrisson est mouillé en permanence et a une odeur aigrelette caractéristique. Ces régurgitations sont plus fréquentes lorsque l’enfant est seul. Les mouvements de mâchonnement sont parfois observés au réveil chez un nourrisson au regard vide, indifférent à l’entourage, et hypotonique.

Sa prise en charge justifie le recours à une équipe pédopsychiatrique.

Le pica peut-être banal entre les âges de 6–18 mois, mais devient pathologique au-delà.

Il se définit comme des ingestions répétées de substances non nutritives.

Il faut rechercher une cause et des complications éventuelles : saturnisme, anémie.

Troubles du sommeil

Ils sont traités dans le chapitre 36.

Troubles du sommeil : dysomnies et parasomnies.

Troubles des contrôles sphinctériens

Les troubles mictionnels sont traités dans le chapitre 72.

L’encoprésie est un trouble du contrôle de la défécation.

Elle se définit comme des émissions de matières fécales répétées, involontaires ou délibérées, survenant en dehors de toute affection médicale ou neurologique, après l’âge de 4 ans.

On distingue l’encoprésie avec constipation et incontinence par débordement, et l’encoprésie isolée. L’encoprésie isolée est le plus souvent reliée à un trouble oppositionnel.

Énurésie secondaire nocturne + polyuro-polidipsie : éliminer un diabète.

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