3 . 2  -  Retard mental

3 . 2 . 1  -  Pour bien comprendre


Définition du retard mental

Le retard mental se définit par :

  • un fonctionnement intellectuel significativement inférieur à la moyenne (QI < 70) ;
  • associé à des limitations significatives dans au moins deux domaines du fonctionnement adaptatif :
    • communication, autoprotection, autonomie, loisirs, santé, autodétermination,
    • vie sociale, scolarité, usages des services de la communauté, travail ;
  • apparu dès l’enfance.

Le retard mental doit être dépisté le plus précocement possible pour favoriser la mise en place de mesures de rééducation appropriées, sans attendre les risques d’un diagnostic trop tardif.

Dans un contexte d e polyhandicap, les difficultés motrices et/ou de communication ne doivent pas masquer les potentialités intellectuelles qui doivent être recherchées de façon spécifique.

La mise en évidence des compétences de l’enfant est ainsi l’enjeu prioritaire :

  • dans le domaine cognitif par l’analyse des résultats des différents tests psychométriques ;
  • dans le domaine adaptatif par l’analyse des modes de communication, d’interaction sociale, des capacités d’autonomie et d’apprentissage scolaire.

Quotient intellectuel (QI)

Le quotient intellectuel est considéré comme normal entre 80 et 119.

Il y a efficience mentale si le QI est compris entre 70 et 79, retard mental si le QI est inférieur à 70.

Le retard mental est ainsi qualifié de :

  • léger : pour un QI entre 50–55 et 70 ;
  • moyen : pour un QI entre 35–40 et 50–55 ;
  • grave : pour un QI entre 20–25 et 35–40 ;
  • profond : pour un QI inférieur à 20–25.

Les retards mentaux légers doivent être différenciés des troubles spécifiques des apprentissages et des troubles psychopathologiques, auxquels ils peuvent être associés.

Les retards profonds et graves s’inscrivent le plus souvent dans un contexte de polyhandicap, d’atteintes cérébrales et/ou de causes génétiques.

La seule valeur du QI ne suffit pas à apprécier le fonctionnement intellectuel.

3 . 2 . 2  -  Diagnostic


Enquête clinique


Signes anamnestiques d’alerte évoquant un retard mental :

  • avant l’âge de 3 ans, la présence de l’un de ces signes :
    • un retard du développement psychomoteur, un retard de langage,
    • des anomalies des interactions sociales ;
  • après l’âge de 3 ans, l’association de deux ou plusieurs troubles :
    • troubles de la coordination globale, troubles de la motricité fine,
    • retard de langage, difficultés lors du recours à l’imaginaire ou l’abstraction,
    • difficultés d’adaptation sociale, troubles des apprentissages scolaires.

Signes cliniques très variables selon que le retard mental est :

  • isolé ;
  • associé à des signes dysmorphiques faisant évoquer une cause génétique ;
  • chronique dans un contexte d’atteinte cérébrale (infirmité motrice cérébrale, épilepsie) ;
  • progressif dans le cadre d’une maladie métabolique, d’une encéphalite ;
  • acquis à la suite d’un traumatisme, d’un AVC, d’une méningite ou d’une tumeur.

La démarche clinique d’orientation repose sur :

  • une anamnèse précise :
    • antécédents familiaux, réalisation d’un arbre généalogique,
    • antécédents obstétricaux, notion d’asphyxie périnatale,
    • retentissement du retard mental sur la vie quotidienne ;
  • un examen clinique rigoureux :
    • évaluation du développement psychomoteur,
    • recherche d’un syndrome dysmorphique, examen neurologique,
    • évaluation du développement staturo-pondéral, de l’audition et de la vision.

Enquête paraclinique

Examens complémentaires d’orientation indispensables :

  • bilan auditif : audiogramme, tympanogramme ;
  • bilan visuel : mesure de l’acuité visuelle, test de l’oculomotricité, fond d’œil ;
  • tests psychométriques : Brunet-Lézine, WPPSI ou WISC-IV.

Autres examens utiles pour permettre de préciser l’étiologie :

  • bilan neurologique : imagerie cérébrale, recherche de maladies métaboliques ;
  • recherche génétique : caryotype standard, recherche d’X fragile ;
  • selon l’orientation : sérologies virales, PEA et PEV (potentiels évoqués auditifs et visuels), EEG, examens d’imagerie.

Autres évaluations permettant d’apprécier les compétences de l’enfant :

  • évaluation neuropsychologique et pédopsychiatrique ;
  • bilan de psychomotricité, bilan d’ergothérapie ;
  • bilan d’orthophonie, bilan d’orthoptie.

Suspicion de retard mental : éliminer une anomalie sensorielle (audition, vision).

3 . 2 . 3  -  Principes de prise en charge


Cette prise en charge est détaillée dans le chapitre 49.

Prise en charge multidisciplinaire. Aide du CAMSP.

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