4 . 2  -  Allergie respiratoire : allergie aux pollens de graminées

4 . 2 . 1  -  Conduite diagnostique

  • Évoquer un « rhume des foins » :
    • manifestations cliniques :
      • épisodes d’éternuements, hydrorrhée, obstruction nasale, prurit nasal souvent associé à un prurit oculaire, avec petit fébricule si les signes sont intenses,
      • plus en extérieur, par beau temps avec un peu de vent, avec saisonnalité nette ;
    • test cutané positif pour l’extrait de graminées (dactyle, phléole).
  • Apprécier la sévérité des manifestations
    • durée des signes : rhinite intermittente si moins de 4 jours par semaine ou moins de 4 semaines par an, sinon rhinite persistante ;
    • intensité : réveils, gêne dans le sommeil et dans l’activité ; permet de classer l’allergie en légère ou sévère.
  • Rechercher d’autres manifestations allergiques associées :
    • interrogatoire, examen clinique ;
    • EFR indispensable pour rechercher un asthme cliniquement muet.

4 . 2 . 2  -  Principes de prise en charge


En période d’exposition :

  • traitements médicamenteux :
    • antihistaminiques par voie générale,
    • traitements locaux par antihistaminiques ou corticoïdes (selon la durée et l’intensité de la rhinite) ;
  • conseils généraux :
    • renforcer le traitement avant les expositions intenses et inévitables aux pollens.
    • éviter de rouler en voiture fenêtre ouverte, éloigner l’enfant au moment de la tonte de l’herbe.

Au décours de la saison pollinique : discuter une désensibilisation en fonction de l’intensité des signes et de leur ancienneté, à commencer avant la saison et poursuivre pendant la saison.

Apprécier la sévérité de la rhinite : intermittente/persistante, légère/sévère.

4 . 3  -  Autres allergies

4 . 3 . 1  -  Réactions aux médicaments


Les allergies médicamenteuses sont surdiagnostiquées et justifient d’une démarche rigoureuse.

Les médicaments les plus couramment suspectés sont les anti-infectieux (bêtalactamines notamment) ; et les antalgiques antipyrétiques et AINS.

La description clinique de la réaction médicamenteuse est essentielle ; distinguer :

  • les réactions immédiates, IgE médiées, survenant dans les 2 heures qui suivent la prise médicamenteuse ;
  • les réactions non immédiates : exanthèmes maculopapuleux, éruptions urticariennes, toxidermies potentiellement sévères (syndrome de Stevens-Johnson, pustulose exanthématique aiguë généralisée, nécro-épidermolyse toxique et DRESS [Drug-induced Reaction with Eosinophilia and Systemic Symptoms]) ; toutes ces manifestations non immédiates sont souvent concomitantes à une infection dont l’agent causal (virus) peut jouer le rôle de co-haptène, rendant l’établissement de la responsabilité du médicament souvent difficile ou non reproductible ;
  • la pseudo-maladie sérique associant fièvre, arthralgies et urticaire après un délai de 5 à 10 jours.

Le diagnostic repose sur une analyse détaillée de l’histoire clinique, sur les tests cutanés et sur les tests de provocation-réintroduction (fig. 33.2). La valeur diagnostique des tests in vitro explorant les réactions d’hypersensibilité immédiate ou non immédiate est faible ou non validée.

Le traitement est l’éviction du médicament et des molécules croisées (liste fournie au patient).

Figure 2: Conduite à tenir en cas de suspicion d’allergie à l’amoxicilline

4 . 3 . 2  -  Réactions peranesthésiques


Les curares sont les agents anesthésiques les plus fréquemment responsables des accidents peranesthésiques, largement devant le latex et les autres drogues.

Les symptômes de l’allergie aux curares sont habituellement sévères.

Le diagnostic repose sur l’histoire clinique, le prélèvement pour un dosage de tryptase lors de l’accident, puis au décours des tests cutanés intradermiques à concentration croissante selon une procédure standardisée et un dosage d’IgE.

Les conseils pour une future anesthésie sont fondés sur les résultats des tests cutanés en recherchant toujours une sensibilisation croisée.

4 . 3 . 3  -  Réactions aux venins d’hyménoptères


Les hyménoptères comprennent principalement les abeilles, bourdons, guêpes, frelons.

Les réactions d’hypersensibilité allergique IgE médiée non atopique sont dues le plus souvent aux piqûres de guêpes et d’abeille.

Des réactions locales bénignes sont fréquentes : réaction inflammatoire locale, parfois douloureuse qui peut durer quelques heures ou quelques jours. Le traitement est local, désinfection, dermocorticoïdes, antihistaminiques per os.

Des réactions locorégionales à proximité du point de piqûre sont possibles ; elles peuvent s’étendre à tout un membre indépendamment de la présence d’un terrain atopique. Le traitement est identique à celui des réactions locales bénignes.

Des réactions généralisées modérées ou sévères avec anaphylaxie sont également possibles.

Les enfants doivent bénéficier d’une enquête allergique pour prouver la sensibilisation IgE médiée et discuter d’une désensibilisation débutée en milieu hospitalier par une technique accélérée, poursuivie tous les mois pour une durée minimale de 3 ans.

L’évolution de l’allergie aux hyménoptères est souvent spontanément favorable chez l’enfant, limitant ainsi les indications de la désensibilisation.

Retenir la conduite diagnostique face à une suspicion d’allergie à un antibiotique.

9/10