Avant de commencer…

L’allergie concerne 30 % des enfants âgés de moins de 15 ans.

L’allergie est une réaction immunologique excessive et anormale au contact d’une substance étrangère (allergène) : c’est un facteur étiologique et/ou de comorbidité.

L’asthme et l’allergie sont de mécanismes physiopathologiques différents ; l’allergie est un facteur de non-contrôle de l’asthme.

On distingue les allergies en fonction de leur expression (respiratoire, digestive, cutanée, ophtalmique, systémique) et des allergènes (pneumallergènes, trophallergènes, médicaments, contact).

Le diagnostic repose avant tout sur la clinique ainsi que des tests permettant d’identifier l’allergène.

Un test positif (cutané ou sanguin) témoigne d’une sensibilisation. Pour évoquer une allergie, il doit être associé à des signes cliniques ; la clinique prime pour le diagnostic.

Les traitements aidant au contrôle des manifestations allergiques sont les médicaments, la désensibilisation (induction d’une tolérance à l’allergène), l’éviction de l’allergène.

Éducation thérapeutique et contrôle de l’environnement sont importants pour la prise en charge.

1  -  Pour bien comprendre

1 . 1  -  Physiopathologie des réactions allergiques et non allergiques

1 . 1 . 1  -  Définitions


L’hypersensibilité recouvre les manifestations allergiques et non allergiques (fig. 33.1).

Figure 1 : Nomenclature des réactions allergiques et non allergiques
D’après Johansson SG, Hourihane JO, Bousquet J, Bruijnzeel-Koomen C, Dreborg S, Haahtela T et coll. A revised nomenclature for allergy. Allergy 2001 ; 56(9) : 813–24.

C’est la capacité à présenter des signes reproductibles, lors de l’exposition à un stimulus bien défini, pour une dose qui n’entraîne pas de réaction chez le sujet normal.

L’hypersensibilité est non allergique quand le mécanisme immunologique n’est pas prouvé.

C’est le cas des réactions à l’aspirine, des fausses allergies alimentaires par excès de consommation de produits riches en amines vasoactives, de l’intolérance au lactose…

Pour l’allergie alimentaire ou médicamenteuse, cette hypersensibilité non allergique était appelée intolérance.

L’hypersensibilité allergique peut être médiée par l’un des 4 types de réactions immunologiques décrites par Gell et Coombs :

  • type I ou hypersensibilité IgE médiée ;
  • type II (réactions cytotoxiques) ;
  • type III (réactions Arthus-type) ;
  • type IV (réactions retardées des cellules T).

Les réactions de type I ou IgE médiées sont les mieux caractérisées et représentent les classiques réactions allergiques immédiates.

Les trois autres types, collectivement désignés comme les allergies non immédiates, tardives, non IgE médiées, sont moins fréquents, de connaissance plus récente, notamment pour les réactions allergiques alimentaires non IgE médiées.

L’hypersensibilité allergique IgE médiée est atopique quand il existe une tendance personnelle ou familiale à produire des IgE en réponse à une petite dose d’allergènes, en général des protéines, et à développer des signes typiques comme asthme, rhinoconjonctivite, eczéma, anaphylaxie.

L’atopie est transmissible génétiquement.

L’hypersensibilité allergique IgE médiée non atopique correspond aux réactions IgE médiées survenant lors des piqures d’insectes (hyménoptères) ou lors de la prise de médicaments.

Cette hypersensibilité n’est pas transmissible génétiquement.

L’hypersensibilité allergique non IgE médiée correspond aux réactions de types II à IV de la classification de Gell et Coombs :

  • dermatite de contact, maladie cœliaque, ou certains eczémas (médiation cellulaire) ;
  • œsophagite à éosinophiles provoquée par des aliments ;
  • pneumopathies d’hypersensibilité : inhalation de moisissures, déjections d’oiseaux (production d’anticorps IgG, IgA, IgM) ;
  • certaines entérocolites (mécanisme inconnu).

1 . 1 . 2  -  Application pratique de cette classification


Une même substance peut provoquer des manifestations d’hypersensibilté différentes.

Par exemple, pour le le lait de vache :

  • l’intolérance au lactose due à un déficit partiel en lactase est une hypersensibilité non allergique ;
  • l’allergie aux protéines de lait de vache IgE médiée atopique à la bêta-lactoglobuline ou à la caséine (les plus fréquentes) ;
  • les réactions d’hypersensibilité allergique non IgE médiée, avec des symptômes digestifs variables, non spécifiques ou évocateurs d’œsophagite à éosinophiles, syndrome d’entérocolite.

Retenir les données de la figure 33.1.

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