2  -  Enquête diagnostique allergologique

2 . 1  -  Différencier la sensibilisation de l’allergie


Ceci concerne essentiellement les mécanismes IgE médiée. Les tests épicutanés (TC) sont positifs pour l’allergène, les IgE spécifiques peuvent être présents dans le sang.

Il n’existe pas de manifestations cliniques : on parle de sensibilisation.

Par exemple, l’enfant qui a toujours vécu avec un chat a souvent un TC positif, parfois des taux d’IgE présents (faibles). Lorsqu’il joue avec son chat, il n’a aucun symptôme.

Il existe des manifestations allergiques, on parle d’allergie.

Par exemple, la famille acquiert le chat lorsque l’enfant a l’âge de 6 ans, celui-ci se met à éternuer lorsqu’il joue avec son chat après un délai plus ou moins long.

Bien différencier la sensibilisation de l’allergie.

2 . 2  -  L’allergie est un diagnostic avant tout clinique


Antécédents
:

  • familiaux : la présence d’atopie chez les parents (dermatite atopique, rhinite saisonnière, allergie prouvée) est pertinente : si les 2 parents ont des manifestations allergiques, le risque est de 65 % dans leur descendance, si 1 seul des parents est allergique, le risque est de 30 % ;
  • personnels : la présence d’un eczéma ou d’une sensibilisation a une faible valeur prédictive positive ; une dermatite atopique étendue ou sévère fait rechercher une allergie alimentaire.

L’interrogatoire recherche une histoire clinique permettant une relation de cause à effet entre l’exposition à un allergène et les manifestations cliniques de l’enfant.

La relation de cause à effet est très évocatrice généralement dans les allergies IgE médiée :

  • les manifestations saisonnières : rhinite pollinique survenant à la même époque ; le médecin est aidé par le relevé pollinique national ;
  • les manifestations anaphylactiques : elles surviennent dans les 2 heures qui suivent l’exposition ; c’est le cas des allergies alimentaires ;
  • la récurrence de symptômes identiques lors de l’exposition à une même substance, ou dans un même lieu : exemple de la présence récidivante de symptômes lorsque l’enfant dort chez ses grands-parents où les oreillers sont en plumes, l’allergie aux acariens est fortement probable.

La relation de cause à effet est difficile à mettre en évidence :

  • dans le cadre des symptômes chroniques : l’exemple typique est l’allergie aux acariens de poussière de maison, où l’exposition est perannuelle ; elle est recherchée de façon systématique ;
  • dans le cadre de symptômes non spécifiques souvent dans les allergies non IgE médiée : l’allergie alimentaire avec des signes digestifs par exemple ; il faut faire un relevé des aliments ingérés et des symptômes pour rechercher une éventuelle concordance ;
  • dans le cas où l’identification de l’allergène est techniquement complexe (composés organiques volatiles, moisissures au domicile), on peut s’aider d’un technicien d’environnement.

Il existe une relation de cause à effet mais le mécanisme immunologique est difficile à identifier :

  • le cas des fausses allergies, avec des manifestations compatibles avec une réaction IgE médiée (éruption, prurit, syndrome oral) mais dues à l’ingestion d’aliments riches en tyramine (gruyères, chocolats) ou en histamine (tomates, fraises) ;
  • les éruptions après l’ingestion d’un médicament avec un délai de plusieurs heures ou jours : éruption virale ou cohaptène, AINS…

Interrogatoire primordial : rechercher une atopie familiale et une relation de cause à effet entre l’exposition à un allergène et les manifestations cliniques.

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