4 . 3  -  Contraception d'urgence

4 . 3 . 1  -  Dans quels cas l’utiliser ? Identifier la prise de risque

La contraception d’urgence (CU), est une méthode de rattrapage après un rapport sexuel non protégé, utilisée pour prévenir la survenue d’une grossesse.

Elle peut être utilisée :

  • Lors d’un problème avec l’utilisation d’une contraception :
    • oubli d’un comprimé d’une contraception orale (après le délai de tolérance d’oubli : 3h pour Microval, 12h pour une pilule oestro-progestative ou Cérazette), et rapport dans les cinq jours précédant l’oubli.
    • vomissement de la contraception orale dans les 3h suivant la prise
    • rupture d’un préservatif / oubli d’utilisation
    • expulsion d’un DIU
    • oubli de changement patch dans les délais
    • mauvaise utilisation d’une contraception locale ou naturelle
    • rapport sexuel durant la période d’abstinence périodique
  • Lorsqu’il n’y a pas d’utilisation d’une méthode contraceptive
  • Lors d’un acte d’abus sexuel


Le plus difficile est surtout de savoir identifier individuellement la prise de risque. Comme le montre une étude parue en 2005 dans Contraception(cf. note : 13) , portant sur les raisons de sous-utilisation de la contraception d’urgence, la non identification de la prise de risque apparaît comme la raison principalement évoquée. Les résultats sont présentés dans le tableau ci-contre.

Figure 21 :

La contraception d’urgence doit être utilisée le plus rapidement possible suivant le rapport à risque, quel que soit le moment du cycle.

4 . 3 . 2  -  Les méthodes, mécanismes d’action et efficacité

Il existe deux méthodes :

  • Méthode orale, une prise unique d’un seul comprimé
    • "pilule du lendemain" Norlevo
    • "pilule du sur-lendemain" Ella One
  • Méthode mécanique : DIU au cuivre
Figure 22 : Caractéristiques des méthodes contraceptives d’urgence
Figure 23 : Caractéristiques des méthodes contraceptives d’urgence (Suite)

4 . 3 . 3  -  Que faire après ?

Après la prise d’un comprimé de contraception d’urgence hormonale, il convient de reprendre un comprimé s’il y a eu des vomissements dans les 3h suivant la prise, et de continuer sa prise de contraception orale (si c’était le mode de contraception pré-existant) normalement, à l’heure habituelle, jusqu’à la fin de la plaquette. Il est recommandé également d’utiliser une contraception mécanique (préservatifs) durant au moins 7 jours (voire jusqu’à la fin de la plaquette).
Ensuite, afin de s’assurer de l’absence de grossesse, les règles doivent survenir à la date initialement prévue et de même abondance que d’habitude ; sachant qu’après la prise de la contraception d’urgence, les menstruations reviennent à 50% à la date normale, à 35% en avance et 15% en retard.
Si on constate un retard de règles, ou un changement d’abondance, et en cas de doute, un test de grossesse s’impose .

4 . 3 . 4  -  Les autres contraceptions d’urgence hormonales

4 . 3 . 4 . 1  -  Place du RU 486

De nombreuses études ont cherché à comparer différentes doses de Mifépristone par rapport au Levonorgestrel dans le cadre de la contraception d’urgence. Il en ressort que quelle que soit la dose utilisée l’efficacité des deux molécules est similaire, ainsi que leurs effets secondaires. En revanche, le délai de survenue des règles est plus long avec de fortes doses de Mifépristone. La Mifépristone étant un médicament très cher, il est recommandé d’utiliser le Levonorgestrel en contraception d’urgence.

4 . 3 . 4 . 2  -  Place des oestro-progestatifs

Les oestro-progestatifs ont également été étudiés en contraception d’urgence (CU), et ont été abandonnés au vue de la supériorité de la progestérone seule, ainsi que de ses moindres complications et contre-indications (ce qui aurait privé une partie de la population de l’accès à la CU).

*** Une dernière étude en 2002(cf. note : 14) a montré que la prescription d’un seul comprimé en prise unique était suffisante, en comparant l’efficacité de 2 doses de 0,75 mg de Levororgestrel prises à 12h d’intervalle par rapport à une dose unique de 1,5 mg.

4 . 3 . 5  -  Conclusion

  • Savoir identifier la prise de risque
  • Prévenir la patiente du risque de grossesse mais aussi de contamination par IST en cas de rupture d’un préservatif ou d’une agression sexuelle
  • Informer la patiente de l’existence de la contraception d’urgence lors de la prescription d’une contraceptio
Notes
  1. 13 : Moreau et al. The remaining barriers to the use of emergency contraception : perception of pregnancy risk by women undergoing induced abortion. Contraception 2005;71:202-207
  2. 14 : Hertzen, 2002; Arowojolu, contraception, 2002
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