4  -  Diagnostic d'une pathologie hémorragique acquise de la coagulation


Les pathologies hémorragiques acquises de la coagulation surviennent dans des circonstances très variées, et sont en règle facilement évoquées. Elles regroupent l’insuffisance hépatocellulaire, les coagulopathies de consommation avec les CIVD (coagulations intravasculaires disséminées) à distinguer des exceptionnelles fibrinolyses aiguës primitives, l’hypovitaminose K et les plus rares inhibiteurs acquis de la coagulation, dominés par l’hémophilie acquise.

4 . 1  -  Insuffisance hépatocellulaire

  • Elle entraîne une coagulopathie dont les signes dépendent de la gravité de l’atteinte hépatique quelle qu’en soit l’origine (hépatite, cirrhose éthylique…), et qui résulte d’un déficit de synthèse des protéines de la coagulation (activateurs et inhibiteurs) ainsi que d’une clairance diminuée pour certains d’entre eux.
  • Elle entraîne des anomalies variables avec, selon les cas :
    • un allongement du TQ :
      • par diminution précoce du taux de FVII ;
      • diminution plus tardive du FII et du FX ;
      • diminution du FV : signe de gravité témoignant d’une hépatopathie sévère ;
      • diminution du fibrinogène dans les insuffisances hépatiques sévères par baisse de la synthèse et hyperfibrinolyse.
    • un allongement du CA, avec un taux de FVIII normal, voire élevé dans les cas sévères ;
    • un raccourcissement du temps de lyse des euglobulines (ou test de Von Kaulla) traduisant une hyperfibrinolyse ;
    • une thrombopénie le plus souvent modérée, majorée par un hypersplénisme en cas d’hypertension portale.

4 . 2  -  Coagulations intravasculaires disséminées

Conséquence d’une activation diffuse de la coagulation

Elle est le plus souvent liée à une expression en excès de FT [Tableau 2] :

  • par les monocytes (infection) ;
  • par les cellules endothéliales lésées (choc, polytraumatisme, infection, accidents transfusionnels via les complexes antigènes-anticorps) ;
  • par les lésions d’organes riches en FT (placenta, prostate, poumon…) ;
  • par les cellules tumorales (poumon, pancréas, prostate, cellules leucémiques).


Cette surexpression de FT se traduit par une génération incontrôlée de thrombine qui entraîne une consommation des facteurs de coagulation, avec une réaction fibrinolytique variable (génération de plasmine).

D’autres causes sont exceptionnelles : embolie graisseuse, morsure de serpent venimeux, déficit homozygote protéine C (PC) ou S (PS).

Tableau 2. Principales étiologies des CIVD
     Pathologies médicales
     Infections sévères, virales, bactériennes (à bacilles à Gram négatif), parasitaires (paludisme à Plasmodium falciparum)
     Cancers (poumon, pancréas, prostate), leucémies (LAM 3)
     Accidents transfusionnels et hémolyses sévères intravasculaires  
     Pathologies obstétricales
     Hématome rétroplacentaire
     Embolie amniotique
     Toxémie gravidique, éclampsie   
     Pathologies médicales
     Infections sévères, virales, bactériennes (à bacilles à Gram négatif), parasitaires (paludisme à Plasmodium falciparum)
     Cancer (poumon, pancréa, prostate), leucémies (LAM 3)
     Accidents transfusionnels et hémolyses sévères intravasculaires
     Mort foetale in utero
     Môle hydatiforme
     Placenta praevia
     Chirurgies et traumatismes
     Chirurgies lourdes (pulmonaire, cardiaque avec circulation extracorporelle, prostatique…)
     Polytraumatismes et brûlures étendues  
     Autres causes
     Morsures de serpents
     Embolies graisseuses
     Malformations vasculaires (hémangiomes, anévrismes, vascularites)  
4/8