Une anomalie de l’hémostase peut être évoquée au décours d’un événement clinique évocateur (hémorragie inexpliquée, thrombose insolite) ou en raison d’un bilan biologique anormal prescrit systématiquement avant une chirurgie par exemple, ou dans le cadre d’une pathologie sous-jacente.
Quel que soit le contexte, l’interrogatoire et l’examen clinique orientent la prescription des examens biologiques.
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Conduite de l'interrogatoire et de l'examen clinique à la recherche d'un trouble hémorragique
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Interrogatoire
Essentiel, il doit préciser :
- les antécédents hémorragiques personnels :
- date de début (en postnatal, dans l’enfance, à l’âge adulte) ;
- type de saignement (cutané, muqueux, viscéral, articulaire) ;
- caractère spontané ou provoqué : saignements après des gestes invasifs ou une chirurgie (extraction dentaire, intervention ORL ou tout autre acte vulnérant) ayant nécessité une reprise chirurgicale, et/ou une transfusion…
- chez la femme, des ménorragies, en déterminant leur abondance ;
- des antécédents d’anémie et/ou de traitement par le fer ;
- des antécédents hémorragiques familiaux, en établissant un arbre généalogique si plusieurs sujets sont atteints ;
- les traitements médicamenteux récents, tout particulièrement ceux interférant avec l’hémostase (antiplaquettaires et antithrombotiques).
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Examen clinique
Il doit rechercher des signes évoquant une maladie hémorragique :
- un saignement cutané (purpura pétéchial, ecchymoses), muqueux (bouche, pharynx), profond (hématome musculaire) ou articulaire (hémarthrose) ;
- des signes évoquant une anémie, une carence martiale ;
- des signes en faveur d’une pathologie sous-jacente : insuffisance hépatique, insuffisance rénale, infection, maladie dite « de système » ou auto-immune (lupus…), hémopathie maligne, cancer.
L’interrogatoire et l’examen clinique aident à distinguer une pathologie de l’hémostase primaire d’une maladie de la coagulation, et orientent vers une étiologie constitutionnelle ou acquise (Tableau1).
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