4
.
4
-
Etiologies
Il existe 3 principales étiologies pour les syncopes :
- Les syncopes reflexes :
- Vasovagale
- Par hypersensibilité du sinus carotidien
- Situationnelle
- L’hypotension orthostatique
- Les syncopes d’origine cardiaques ou vasculaires
I. Les syncopes reflexes
Elles sont liées à un dysfonctionnement du système nerveux et le terme reflexe suggère la présence d’un élément déclencheur.
La syncope vasovagale
La cause la plus fréquente de syncope est la syncope vasovagale liée à un dysfonctionnement temporaire du système nerveux autonome conduisant à l’absence d’adaptation temporaire de la pression artérielle et de la fréquence cardiaque à l’orthostatisme.
Ces caractéristiques sont bien établies :
- Absence de cardiopathie
- Antécédents de nombreuses syncopes
- Circonstances favorisantes : Espaces confinés, surpeuplés, surchauffés, orthostatisme prolongé, émotion, stress, période prandiale ou postprandiale, post effort
- Précédé de prodromes tels sueurs nausées acouphènesDéfinitionAcouphène: sensation auditive ne résultant pas d’une excitation extérieure de l’oreille ‘bourdonnements, sifflements,…), phosphènesDéfinitionPhosphène : Sensation lumineuse perçue par l’œil sans qu’elle ait été provoquée par la lumière..
- Phase post critique progressive avec asthénie marquée au décours.
La syncope vasovagale est bénigne mais souvent mal vécue par le patient lorsqu’elle est répétée.
La syncope par hypersensibilité du sinus carotidien
Elle est une cause fréquente de syncope surtout chez la personne âgée. Elle survient à la rotation de la tête ou lors du rasage. Elle peut être liée à la compression du sinus carotidien par un collier ou une tumeur. Le massage du sinus carotidien (à la partie antérieure du muscle sterno-cléido-mastoïdien) pendant 5 à 10 secondes en décubitus dorsal puis en position debout confirme le diagnostic (en l’absence de toute autre cause évidente) lorsqu’il reproduit une syncope ou une lipothymie pendant ou immédiatement après le massage en présence d’une asystolie de plus de 3 secondes et/ou une chute de la pression artérielle systolique de 50 mm Hg ou plus. Il ne doit pas être réalisé chez des sujets porteurs d’une sténose carotidienne ou aux antécédents d’AIT ou AVC récents.
La syncope situationnelle
Elle survient dans des situations spécifiques : stimulations digestives (défécation, déglutition, douleur abdominale), toux, éternuements, mictions, post effort..
II. L’hypotension orthostatique
Elle désigne une syncope dans laquelle l’orthostatisme et surtout le passage en orthostatisme provoque une hypotension artérielle. Cela se produit lorsque le système nerveux autonome est incapable de maintenir une pression artérielle suffisante qu’impose la position debout. Une deuxième cause importante est la « déplétion volémique » dans laquelle le système nerveux autonome fonctionnel est incapable de maintenir la pression artérielle en raison d’une diminution de la volémie (déshydratation, anémie, insuffisance surrénalienne).
III. Les syncopes d’origine cardiaques ou vasculaires
Des troubles rythmiques, conductifs et nombreuses cardiopathies peuvent être à l’origine d’une diminution du débit cardiaque ou de l’absence d’augmentation du débit cardiaque à l’effort, à l’origine d’une syncope.
4
.
5
-
Diagnostic différentiel
A tort, différentes situations ou pathologies sont initialement étiquetées « syncopes » :
- Les accidents ischémiques transitoires vertébro-basilaires ou carotidien
- Les crises épileptiques
- Les intoxications (médicamenteuses, overdoses, monoxyde de carbone..)
- Les troubles métaboliques tels l’hypoglycémie et l’hypoxie
- Les drop attacks (chute brutale sur les genoux sans perte de connaissance)
- Les pseudo-syncopes psychogènes (conversion hystérique)
- La cataplexie (endormissement diurne brutal pathologique)
4
.
6
-
Examens complémentaires
Lorsque le caractère de la syncope n’est pas celui d’une syncope vasovagale et que l’examen clinique et l’ECG de repos n’apportent pas d’éléments d’orientation un bilan complémentaire doit être réalisé comportant une échographie cardiaque (à la recherche d’une cardiopathie sous jacente), un test d’inclinaison (pour déclencher une syncope vasovagale et caractériser le type de réponse induite : vasoplégique, cardioinhibitrice ou mixte))un enregistrement électrocardiographique soit par télémétrie à l’hôpital soit par holter ECG sur 24 heures soit par des dispositifs d’enregistrement externes (durée 1 mois) ou internes (durée 1 an), une épreuve d’effort (lorsque la syncope survient à l’effort) et en dernier lieu une exploration électrophysiologique.
Au terme de ce bilan, l’étiologie de la syncope conduira à un traitement adapté pouvant comprendre notamment des mesures hygiéno-diététiques et physiques (par exemple contraction isométrique dans les syncopes vagales) un traitement anti-arythmique médicamenteux, l’implantation d’un stimulateur cardiaque voir un défibrillateur.
Malgré des bilans souvent exhaustifs, bon nombre de syncopes restent inexpliquées.
11/11