1 . 6  -  Etiologies

On peut subdiviser les étiologies des anomalies rythmiques se manifestant par des palpitations en 3 catégories selon l’endroit d’où ces anomalies naissent : supraventriculaires, jonctionnelles ou ventriculaires.

1 . 6 . 1  -  Supraventriculaires :

  •  Les extrasystoles atriales (ESA):


Les extrasystoles sont des battements cardiaques prématurés naissant d’un foyer ectopique. Le point de départ peut être atrial, jonctionnel (départ du faisceau de His) ou ventriculaire.Le patient sujet aux extrasystoles peut être asymptomatique (découverte fortuite à l’auscultation ou lors de la réalisation d’un ECG) mais peut aussi  rapporter la sensation d’à coups thoraciques gênants. Elles sont aisément reconnues à l'auscultation (battement prématuré puis repos compensateur), mais seul l'électrocardiogramme permet de confirmer  leur origine atriale. Sur l’ECG elles apparaissent sous la forme d’une systole auriculaire prématurée avec une onde P’ de morphologie différente de l’onde P sinusale. Elles sont pratiquement toujours de bon pronostic. Lorsqu'elles sont très nombreuses, elles peuvent précéder un passage en fibrillation atriale.

Figure 1: Enregistrement Holter d'une ESA
  • Flutter atrial :


Il s'agit d’un trouble du rythme fréquent, dont la tolérance fonctionnelle est très variable pouvant même ne pas être ressenti e par le malade. Le flutter est lié à un macrocircuit de réentrée classiquement dans l’oreillette droite. Il s’agit d’un courant de réentrée tournant autour des structures de l’oreillette. La tolérance dépend de la cadence ventriculaire qui elle-même dépend de la fréquence atriale et de l’état de conduction auriculo-ventriculaire. La fréquence atriale est habituellement comprise entre 250 et 320/min. Le nœud auriculo-ventriculaire jouant son rôle de filtre, la conduction physiologique est de type 2/1 (c'est-à-dire que la conduction est bloquée une fois sur deux) avec une cadence ventriculaire entre 125 et 160/min. A l’ECG l’aspect est celui d’une tachycardie régulière à QRS fins à une cadence ventriculaire entre 125 et 160/min avec lorsqu’il est plus ralenti une activité atriale en toit d’usine sans retour à la ligne isoélectrique.

Figure 2: Enregistrement Holter d'un flutter atrial à conduction 2/1
Figure 2 bis: Flutter atrial 2/1
Figure 2 ter: Flutter atrial ralenti

Toutes les cardiopathies peuvent être compliquées de flutter atrial mais dans un grand nombre de cas il apparaît de manière idiopathique.

La réduction spontanée est rare et l’évolution peut se faire vers une dégradation en fibrillation auriculaire ou un passage à la chronicité. En cas de cardiopathie sous jacente, il peut conduire à une décompensation cardiaque.

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