3 . 2  -  Examens tomodensitométriques

La tomodensitométrie tend à remplacer les examens radiologiques conventionnels précédents en raison de l'absence de superposition des structures osseuses, permettant d'obtenir une très grande précision d'analyse. Ces examens permettent également d’éviter la multiplication des clichés conventionnels en cas de fracas facial ; enfin, ils sont réalisables quel que soit l’état neurologique du patient ainsi qu'en cas de lésions rachidiennes associées ou suspectées.

Un examen scanographique doit notamment être demandé :

  • en cas de doute persistant sur une fracture mal mise en évidence sur les clichés conventionnels (fracture de la région condylienne notamment) ;
  • en cas de fracture complexe du tiers moyen de la face (fracture de Le Fort) ou de fracas facial ;
  • en cas de signes fonctionnels ophtalmologiques (diplopie, dystopie oculaire, baisse de l'acuité visuelle) ou devant une suspicion de rhinorrhée cérébrospinale ;
  • par opportunité, lorsqu'un scanner est effectué pour des raisons neurochirurgicales ou en raison d'un polytraumatisme. Les techniques d'acquisition actuelles (acquisition spiralée en mode continu) permettent de réaliser un scanner complet de l'extrémité céphalique en moins de deux minutes, ce qui est toujours possible, quel que soit le degré d'urgence.

Les coupes axiales (ou horizontales) servant à l'acquisition des données (coupes natives) sont utiles pour l'analyse fine de la région centrofaciale (complexe naso-ethmoïdo-maxillo-fronto-orbitaire, CNEMFO) et des confins craniofaciaux (fig. 4.10). Les cellules ethmoïdales, les parois du sinus frontal, le canal optique et la fosse ptérygomaxillaire sont particulièrement bien visualisés. L'analyse complète des structures à partir de ces coupes impose cependant un effort mental d'empilement des coupes.

Elles peuvent être utilement complétées par des reconstructions dans différents plans.

Figure 4.10 Scanner de l’étage moyen (coupe horizontale). Fracture de Le Fort II avec hémo-sinus bilatéral et fracture du septum nasal

Reconstructions coronales (fig. 4.11)

Elles sont indispensables pour une analyse des parois de l'orbite, de la base du crâne et de la région condylienne.

Figure 4.11 Reconstruction scanographique coronale. Fracture maxillo- zygomatique responsable d'une fracture comminutive du plancher de l'orbite

Reconstructions sagittales (fig. 4.12)

Elles permettent une analyse complémentaire des parois supérieure et inférieure de l'orbite ainsi que de la base du crâne.

Figure 4.12 Reconstruction scanographique sagittale. Fracture du plancher de l'orbite

Reconstructions dans le plan neuro-optique

Il s'agit de reconstruction orbitaire oblique d'arrière en avant et de médial en latéral. Elles permettent de suivre le nerf optique sur l'ensemble de son trajet intraorbitaire.

Reconstructions tridimensionnelles (fig. 4.13)

Elles permettent une représentation surfacique de la structure à analyser. Elles sont souvent d'interprétation difficile au niveau des structures osseuses fines (effet de masse partielle) et peuvent de ce fait produire des images en faux négatif ou en faux positif. Elles ont en revanche un grand intérêt dans le bilan préopératoire des fractures de la région condylienne en montrant, sur une seule image, l'ensemble des caractéristiques de la fracture (hauteur du trait de fracture, taille du fragment condylien, déplacement) (fig. 4.14).

Figure 4.13 Reconstruction scanographique tridimensionnelle. Fracture complexe de l’étage moyen (Le Fort II et os zygomatique gauche)
Figure 4.14 Reconstructions scanographiques tridimensionnelles. Fractures sous-condyliennes bilatérales déplacées

3 . 3  -  Imagerie en résonance magnétique

L'IRM n'a que peu d'indications en traumatologie faciale. Elle permet éventuellement de préciser les lésions intraorbitaires et encéphaliques.

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